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La Bande à Charlot - Partie 2


FOCCART L’AME DAMNÉ DE DEGAULLE

Jacques Foccart est né le 31 août 1913 a Ambrières-le-Grand dans le département de la Mayenne.
Il a passé la plus grande partie de son enfance aux Antilles, en particulier à Gourbeyre, en Guadeloupe. Il s'appelait d'ailleurs à l'époque Jacques Koch et le nom de Foccart, qui était celui de son arrière-grand-mère, devint officiellement le sien par décret paru au Journal Officiel du 17 juin 1952.

D'après Georges Chiron (National Zeitung, 4 janvier 1966), qui a connu
Foccart dans les premières années de l'Occupation :

« …Jacques Koch ne se mêlait pas de politique ni pour Vichy, ni pour Londres, je crois que la seule chose qui l'intéressait, c'étaient les affaires... Bien
sûr, par la suite, ça a évolué, il y avait des tas d'allées et venues à La Touche ou à Gros-Poitou, surtout la nuit, mais il était difficile de parler de Résistance parce qu'on voyait souvent Bousquet, Koch ou Tournet avec les Allemands de l'Organisation Todt; ce n'est qu'en 1944 qu'on a su que Jacques Koch était un des chefs les plus importants de la Résistance dans la région..."

L'Organisation Todt, etait une organisation civile intégrée à la Wehrmacht, effectua en Franœ des travaux très importants tels que la construction des murs de l'Atlantique et de la Méditerranée. Son chef, l'ingénieur Fritz Todt, mourut dans un accident d'avion provoqué en 1943 par un attentat.

Dès 1942, Jacques Foccart devient un agent matriculé du B.C.R.A., sous le pseudonyme de "Binot". Agent actif puisqu'un an plus tard, en 1943 un réseau Action particulièrement efficace couvre la Mayenne et déborde sur les départements limitrophes.

Cela lui vaut une promotion ultra-rapide.

En 1944, il est responsable pour les départements de l'Orne, de la Mayenne et du Calvados du "Plan Tortue" dont le but est de ralentir l'acheminement des renforts allemands vers les plages de Normandie.

Le sergent-chef de 1940 est devenu chef de mission de 1er classe du B.C.R.A., assimilé au grade de lieutenant-colonel, ce qui représente une brillante promotion.
Mais déjà la situation de Jacques Foccart n'est pas d'une clarté remarquable. En 1972, dans Le Crapouillot (les scandales de la Vème République), on publie un récit - non démenti - qui éclaire le personnage. Il s'agit d'un extrait d'un rapport adressé le 21 mai 1953 par la Police Judiciaire de Rouen agissant sur commission rogatoire d'un juge d'instruction d'Argentan :

"... En 1941, écrivent les policiers, M. Foccart Jacques, 39 ans, actuellement conseiller de l'Union Française, demeurant 140, boulevard Bineau, à Neuilly-sur-seine, et M. Tournet Henri, né le 26 mars 1913, à Clermont-Ferrand, actuellement chargé de mission pour le compte du gouvernement français en Amérique du Sud, s'associaient pour exploiter une coupe de bois de 60 hectares, située sur le territoire de la commune de Rânes (Orne).

Se présentant comme mandataire de la Société des Transports Citroën, 54, boulevard Haussmann à Paris, M. Foccart sollicitait, en 1942, M. Ferrad Joseph, 55 ans. minotier à Ambrières (Mayenne). pour obtenir la vente d'une coupe de 100 hectares de bois que ce dernier possédait également à Rânes ... Peu après, M. Richard, propriétaire du château de Rânes, leur cédait également une partie de ses biens.

Vers la fin de 1942, l'entreprise Tournet-Foccart recevait de l'Organisation Todt, (Ce que confirme le témoignage de Georges Chiron) une importante commande de fascines et de bois de feu pour gazogènes.
Un détachement dépendant de la Todt de saint-Malo s'installait peu après à Rânes ..." Commentant ce passage du rapport de police, le journaliste du Crapouillot écrit :

"... Cette enquête des policiers rouennais concernait alors le meurtre, neuf ans plus tôt. d'un ancien agent consulaire de Belgique au Havre, M. François Van Aerden 62 ans, réfugié à Rânes pendant l'Occupation. Van Aerden avait été engagé par La Todt comme interprète : "Il était ainsi à même de connaître toutes les transactions faites par MM. Tournet- Foccart avec les Allemands jusqu'à la Libération".

Le cadavre de Van Aerden fut découvert le ler septembre 1944, quinze jours après la libération de la région d'Argentan, dans une carrière, à Longé-sur-Maire (Orne).
Enlevé la veille a son domicile par des inconnus, il avait été abattu par des balles de 9 mm, les unes allemandes, les autres anglaises. A l'époque, on avait parlé de règlement de comptes, la victime ayant pu être l'objet d'une dénonciation.

Une lettre anonyme ayant fait rebondir l'affaire en 1950, le commissaire Refus concluait qu'à son avis, "cette exécution n'avait pas pour motif un fait de collaboration, mais que Van Aerden avait pu être supprimé du fait qu'en sa qualité d'interprète de la Todt. il était très certainement au courant de nombreux et importants trafics qui avaient eu lieu avec les Allemands dans la région ...".

Représailles de résistants ?Foccart était parti un soir en expédition clandestine dans la Sarthe, avec un de ses employés, Roger Le Guerney. Sa voiture avait dû forcer un barrage. Les Allemands avaient ouvert le feu ; Le Guerney avait été blessé mortellement d'une balle dans la colonne vertébrale. L'itinéraire ayant été fixé au dernier moment, l’hypothèse d une dénonciation fut exclue. Van Aerden ne pouvait donc pas être tenu pour responsable de la mort du malheureux Le Guerney.
A-t-il été exécuté parce qu'il en savait trop ?

Au cours de leurs recherches à Ranes, les policiers rouennais devaient apprendre que les activités commerciales de l'exploitation forestière avec l'occupant avaient fait l'objet d'une enquête du Contrôle Economique de' 'l'Orne, après la Libération...

Foccart et Toupet se trouvant aux armées n'avaient pu être entendus, pas plus que Van Aerden , qui venait d'être abattu. L'absence de ce dernier témoignage avait gêné particulièrement les enquêteurs :
"Prés des services du Comité de confiscation des profits illicites de l'Orne, il ne nous a pas été possible de connaître les raisons pour lesquelles ce dossier avait été classé sans suite aux archives et nous avons pu constater qu'aucune note de ce Comité n'y figurait. Il n'en reste pas moins établi que, simplement par le fait de leurs activités commerciales avec les Allemands, Foccart et Tournet se trouvaient assez fâcheusement compromis et le témoignage de Van Aerden n'aurait pu qu'aggraver considérablement leur situation, puisqu'il aurait permis d'évaluer tous les profits réalisés par eux, non plus sur la courte période mentionnée sur les documents retrouvés, mais de 1942 à la Libération.

De plus, en dehors de ces profits illicites, il semble bien que Foccart et Toupet se soient également livrés, comme le signalait Mme Van Aerden, à certains trafics avec la complicité de soldats et d'officiers de la Todt. D'ailleurs, ces trafics ne devaient pas échapper aux dirigeants de la Todt de Saint-Malo dont dépendait le groupement de Rânes, puisqu ils firent arrêter Foccart au début de janvier 1944...
Cette arrestation de Foccart par les Allemands pouvait être en rapport avec l'assassinat à Saint-Malo d'un soldat allemand de la Todt de Rânes. Ce dernier, dont nous ne connaissons pas l'identité, mais qui répondait au prénom de Paul et qui était un fermier tyrolien, se serait rendu à Saint-Malo pour rendre compte à ses chefs d'un manquement de 10 000 mètres cubes de bois dans l'exploitation de Rânes.
Comme on le voit, les dirigeants de l'exploitation forestière de Rânes avaient beaucoup à craindre d'un témoignage éventuel de Van Aerden et son exécution ne pouvait que leur être favorable.
Cependant, au cours de notre enquête, il ne nous a pas été possible d'établir que Foccart ou Tournet aient joué un rôle quelconque dans ce meurtre ou qu'ils en aient été les instigateurs..."

On retrouve dans cette affaire les éléments assez troubles d'un double jeu entre la Résistance et la Collaboration, présents également dans la vie agitée d'autres amis de Jacques Foccart comme Gilbert Beaujolin, alias "Caïman", ou Marie-Madeleine Fourcade, alias "Hérisson".

Le 16 mai 1944, Jacques Foccart se rend à la Préfecture de Police de Paris où il sollicite et obtient de l'Administration de Vichy une autorisation "pour le commerce et le versement de commissions d'import-export ..."

Retour à l'activité de ses débuts et point de départ d'une gigantesque organisation qui ne cessera de se développer au fil des années.

En 1946, il fonde la "Société Anonyme Française d'Import-Export ou S.A.F.I.E.X., spécialisée dans les opérations avec les pays d'outre-mer ; première d'une longue liste de sociétés qui vont assurer l'autofinancement des réseaux, l'alimentation des caisses noires, le financement des campagnes électorales.

Au mois d'avril 1947, il se voit confier la responsabilité pour le compte du R.P.F. de neuf départements de l'Ouest de la France, d'un département du Nord et
des Antilles françaises. L'année suivante, il devient président de la Commission, puis en 1949 délégué national du R.P.F. pour les Territoires et Départements
d'outre-mer.
C'est le début du "domaine réservé" de {b]Jacques Foccart, qui va s'étendre d'année en année.

En 1952, il est nommé conseiller de l'Union Française, puis secrétaire général adjoint du R.P.F. avant de remplacer, quelques mois plus tard, Louis Terrenoire au poste de secrétaire général du mouvement gaulliste. La "traversée du désert" commence.
De Gaulle joue les ermites à Colombey-les-deux-Eglises et les barons s'emploient à saper les fragiles institutions de la IVème République.

Pour tous les grognards, les demi-solde du gaullisme, il faut tenir jusqu'au retour au pouvoir du Général.
Les sociétés d'import-export du type S.A.F.I.E.X. permettent de maintenir des agents en activité sous une couverture commerciale, d'alimenter les caisses du mouvement gaulliste, de renseigner De Gaulle.
A l'occasion, Jacques Foccart fait profiter le S.D.E.C.E. de ses relations et de ses filières, leur permettant ainsi de pratiquer la vieille technique barbouzarde du "passe-moi la rhubarde, je te passe le senné".

Intime du Général, habitué de "la Boisserie, il accompagne l'ancien chef de la France Libre d'abord en 1953, avec son aide de camp, le colonel de Bonneval, dans un vaste périple en Afrique, puis en 1956 aux Antilles et dans le Pacifique, avec Olivier Guichard.

L'activité essentielle de Jacques Foccart et des réseaux qu'il contrôle est de préparer le retour au pouvoir du Général De Gaulle. Il joue un rôle essentiel dans le complot du 13 mai 1958 avec Roger Frey, Michel Debré et Olivier Guichard.
Ses efforts sont récompensés et, dès le mois de juin 1958, il est nommé, à l'Hôtel Matignon, conseiller spécial auprès du Général de Gaulle, chargé des questions africaines et de la liaison avec les services spéciaux, en l'occurrence le S.D.E.C.E.
L'ancien capitaine de réserve de 1945 est promu, treize années plus tard, colonel de réserve (sans avoir accompli de périodes de perfectionnement). Il va pouvoir donner toute la mesure de son talent.

De Gaulle devenu Président de la République, Jacques Foccart s'installe, en janvier 1959, à l'Elysée, comme conseiller privé du Général, chargé des questions de la Communauté.

En 1960, il est nommé Secrétaire général de la Communauté, ce qui fera dire à Georges Chaffard (Le Nouvel Observateur, 20 octobre 1969) :

"...M. Foccart franchit un échelon hiérarchique et n'a plus a assurer personnellement la liaison avec les services spéciaux.
Il est passé au rang d'utilisateur du S.D.E.C.E...."

De 1958 à l'indépendance de l'Algérie (en juillet 1962), Jacques Foccart, en collaboration étroite et permanente avec le ministre de l'Intérieur, Roger Frey, contrôle l'activité des barbouzes qui luttent contre le F.L.N., puis contre I'O.A.S., assure leur recrutement, sans se montrer trop regardant sur le choix des moyens et des hommes.
En 1959, il crée une nouvelle société': "l'Omnium National de Représentation", dont l'objet est d'assurer directement ou indirectement, dans les Départements et Territoires d'Outre-Mer, de la Communauté et dans les pays étrangers, toutes opérations d'import-export, de commission, de transit et de représentation".

Puis, dans les années qui suivent, la R.A.P.E.X., la PEIN.
VEREX, la C.R.E.P.A.P., la BARRACUDA, la BRE.CO., la FRI.COM.EX et une dizaine d'autres sociétés dont les actionnaires majoritaires sont tous, sans aucune exception, des membres ou d'anciens membres des services spéciaux.

C'est ainsi que, dans le seul conseil d'administration de la FRI.COM.EX, c'est-à-dire la "Friperie" Commissions-Exportations S.A.R.L.", on retrouve Dominique Ponchardier, ainsi qu'un associé de Francis Bodenan, l'homme du S.D.E.C.E. et le bras droit de Christian Fouchet lorsque ce dernier luttait en Algérie, comme Haut-commissaire, contre les derniers soubresauts de l'O.A.S.

Toutes ces firmes ont une existence parfaitement légale quoique leurs activités réelles soient souvent très éloignées de leur vocation officielle.

La Société BARRACUDA, par exemple, a été créée pour vendre des filets de camouflage de l'armée, alors qu'elle écoule en réalité ce que l'on trouve sous les filets de camouflage ; des chars et des automitrailleuses.

Ces entreprises gravitent autour de celle qui reste la propriété privée de Jacques Foccart : la S.A.F.I.E.X.
L'essentiel du personnel est constitué par les anciens des réseaux "Action" de la France Libre du type B,C.R.A., des hommes du S.D.E.C.E., du S.A,C., du S.O. du R.P.F., de la Main Rouge, etc.

La société d'import-export, orientée vers les échanges commerciaux avec l'Afrique du Nord, l'Afrique Noire, le Moyen-orient, les pays de l'Europe de l'Est, est la couverture idéale des activités de renseignement.
En effet, les voyages sont permanents, leur nécessité invérifiable et il est aisé de mêler aux contacts professionnels des rencontres plus discrètes. Les transferts internationaux de fonds, en francs ou en devises, sont quotidiens et difficilement repérables ; leur trajet, long et tortueux, permet de "blanchir", de "laver" l'argent d'origine douteuse qui sert à l'alimentation des réseaux. Pour ce faire, s'est développé une organisation complexe mêlant sociétés réelles et sociétés fictives dans un inextricable enchevêtrement. L'exemple du Proche-orient permet d'illustrer comment les réseaux Foccart ont tissé une gigantesque toile d'araignée.

Pierre-Marie de la M..., un de ses premiers collaborateurs, a effectué plusieurs missions en Afrique Noire entre 1959 et 1969.
Ayant quitté, depuis, l'organisation Foccart, Pierre-Marie de la M... a été l'objet de deux tentatives d'assassinat, une à Dûsseldorf en 1969, la seconde à Bâle en 1971. Il a accepté de témoigner (Témoignage recueilli a Turin le 14 aout 1972) :

"... Dès son arrivée au Secrétariat général de la Communauté, Jacques Foccart a amené avec lui une cohorte d'hommes qui lui étaient parfaitement dévoués ... En six mois, grâce à la coopération d'autres ministères, comme celui de l'Intérieur (Pierre Chatenet et même des Affaires étrangères (Maurice Couve de Murville) qui avaient l'échine souple devant le Général, nous avons réussi à placer nos hommes à tous les postes clés .., dans les préfectures en Métropole et Outre-Mer, dans les ambassades et les consulats à l'étranger ; nous avons réussi à implanter nos antennes ... Foccart nous mettait sur les genoux, il travaillait dix-huit heures sur vingt-quatre sur les réseaux et trouvait encore le temps de régler des problèmes commerciaux ... Son efficacité était redoutable mais il était "cash" en affaires : il ne laissait jamais tomber un de ses hommes sauf s'il mettait en péril un des réseaux. Dans ce cas il tranchait dans le vil ... on ne pouvait même pas lui en vouloir, car il annonçait la couleur lorsqu'il recrutait un nouveau maillon de ses interminables chaînes ... Jacques Foccart était vraiment né pour le renseignement, c'était sa vie, son travail, son "hobby" ... C'est effrayant à dire mais, pour se détendre, il lui suffisait de changer de dossier ..."

L'année 1960 est, pour Jacques Foccart, une année décisive.

Bien installé à l'Elysée, dans l'ombre du Général de Gaulle, il peut s'attaquer au grand dessein du Président de la République : forger un organisme de renseignements parallèle qui permette de doubler le S.D.E.C-E., de régler les problèmes du "domaine réservé" sans faire appel aux services officiels de renseignements et d'action. Pour cela, Jacques Foccart commence a noyauter les administrations françaises et plus particulièrement les ambassades et les consulats.
Simultanément, toutes les sociétés d'import-export sont mobilisées, tandis qu'il fait procéder à une "réorientation des objectifs du S.D.E.C.E." et à un véritable démantèlement du service "Action" considéré comme peu sûr et trop réticent.

Un ancien agent du S.D.E.C.E. explique la façon dont la "réorientation" a eu lieu. Jusqu'en août 1960, Jean- Pierre Marcellin (Témoignage recueilli à Venise le 21 septembre 1972) était un des meilleurs "plombiers" du S.D.E.C.E.
Rayé des cadres lors de la grande purge d'octobre 1970, il dirige actuellement en Italie une agence de police privée :

"... Au mois d'août 1960, j'ai été convoqué par mon chef de secteur ... Il m'a dit que les objectifs étaient changés, que les "rouges" ne nous intéressaient plus, et qu'il fallait axer nos activités sur nos anciens amis de l'O.T.A.N. et sur les Américains en particulier ... il n'y avait pas à discuter, il fallait se soumettre ou se démettre ... j'ai été lâché, je me suis soumis dix années de plus...".

Maints témoignages ont été recueilles à l'étranger: car de nombreux anciens agents du S.A.C. ont préféré par mesure de sécurité, mettre une frontière entre eux et leurs ex-amis.


Ce changement d'orientation du S.D.E.C.E. s'obtient aussi par un noyautage discret.
De plus, on place à sa tête un élément "compréhensif", le général de brigade Paul Jacquier, qui conserva la confiance de Jacques Foccart jusqu'à sa mise à l'écart au début de 1966 après l'affaire Ben Barka.

Un des premiers résultats de l'organisation Foccart est l'élimination, le 16 octobre 1960, en territoire helvétique, du leader camerounais Félix Moumié.
Affaire trouble qui met directement en cause un homme du S.D.E.C.E., le commandant Mercier, ainsi qu'un procureur général suisse, M. Dubois, devenu, dès 1958, "honorable correspondant".. de nos services de renseignements.

Un ancien agent du service "action" du S.D.E.C.E., Paul-Henri Pravenin, alias Pierre Parraz, témoigne le 14/8/1965 :

"...Moumié était pisté depuis longtemps... C'est un journaliste français qui jouait le double jeu et nous fournissait les détails dont nous avions besoin ... Plusieurs plans étaient prêts, mais Moumié était en Suisse lorsque nous avons reçu le feu vert de Paris, directement de "la Foque" ...l'opération a été d'une simplicité enfantine..."
Le sobriquet de la "Foque", était attribué à Foccart par ses homme.

L'année suivante Jacques Foccart joue un rôle déterminant dans la manipulation du "commandant" Michel Mertz, trafiquant d'héroïne reconverti dans les rangs de I'O.A.S. comme agent double. La manipulation de Mertz et de Belvisi (souvent manipulés) () permet d'utiliser au maximum l'attentat-bidon commis contre le Général de Gaulle' à Pont-sur-seine, pour justifier la répression anti-O.A.S..
Lors du procès des auteurs de l'attentat, Jacques Foccart est cité comme témoin, une lettre signée d'un certain Simon l'ayant désigné comme l'instigateur de l'opération.
Sa comparution n'apporta strictement rien de nouveau, la défense comme l'accusation étant subitement devenues muettes.

D'après le témoignage de Paul-Henri Pravenin :

" Quarante-huit heures avant la comparution de . la "Foque", deux agents munis d'une sacoche bourrée de photocopies avaient fait le tour des personnes intéressées... Il y avait de quoi faire taire la moitié de Paris ... Ce sont le capitaine Viradieu et le lieutenant Georges qui ont fait la tournée des grands-ducs ..."

Le "commandant" Michel Mertz fut généreusement
récompensé de ses bons et loyaux services par une large impunité dans ses activités de trafiquant de drogue.
(Le lecteur consultera avec profit l'ouvrage d'Alain Jaubert paru dans la même collection : "Dossier D...comme Droque" Edition AM - Paris).

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LES MAGOUILLES AFRICAINES DES BARBOUZES

Vous verrez également, comment certains amis de de gaulle, se permettent des massacres qui comme à l’habitude restèrent impunis.

Toujours a l’attention de nos amis Français « beni-oui-oui » et aux autres, juste pour memoir

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1961 est l'année des mercenaires. André Labay, par exemple, un des agents les plus actifs de Jacques Foccart, est mercenaire au Katanga, aux côtés du commandant Faulques.
Un moyen pour Labay d'approcher le cercle des intimes de Cyrille Adoula, alors Premier Ministre du Congo-Kinshasa, et de devenir le chef de ses services spéciaux.
C'est là une technique classique des réseaux Foccart, utilisée chaque fois que possible, en Afrique Noire, et notamment au Congo et au Biafra.

Jacques Foccart vend des services de renseignements "clés en main" comme d'autres des usines.
On commence par contacter un pays en voie de développement par le biais d'une des sociétés commerciales du groupe et l'on passe un contrat pour la fourniture de matériel électronique d'espionnage dont tout le monde raffole :
bippers, transmitters, belts, curvings, etc.
On offre ensuite de former les utilisateurs du matériel et on fournit des instructeurs, qui deviendront les cadres du futur service de renseignements.

Ces responsables seront autant d'antennes alimentant la centrale parisienne en informations puisées à la source.

Dans le gouvernement Michel Debré, à l'origine le Secrétariat général à la Communauté avait été confié à Raymond Janot, autour duquel on trouvait deux personnages connus sous les patronymes d'Albert Arnaud et Claude Mercier, et que l'on suivra aussi bien dans l'entourage de Foccart que dans celui de Constantin Melnik, conseiller spécial de Michel Debré pour les problèmes de renseignement.

Un des adjoints d'Arnaud, Jean-Baptiste C..., parle de son expérience de la subversion en Afrique (témoignage recueilli à Genève en février 1971) :
"
...Lors du référendum de septembre 1958, la Guinée avait massivement répondu "NON" à la France et cette décision contrariait la politique africaine du Général de Gaulle ...
Dès janvier 1959 nous avons été chargés d'appliquer le "plan ALBY", visant au renversement de Sékou Touré (le leader guinéen) ... Nous agissions sous les ordres d'Albert Arnaud, un proche, voire un intime de "la Foque" ... Il nous a été facile de regrouper à Dakar des officiers guinéens auxquels un entraînement spécial était donné par des hommes du 11e Choc mais, malgré la collaboration d'hommes politiques guinéens en exil. ce premier complot s'est soldé par un échec ... Arnaud et Mercier ont travaillé d'arrache-pied à la préparation d'un second complot et nous avons eu plusieurs réunions, notamment à Koumassi c'est-à-dire à Abidjan, en Côte-d’Ivoire ... Nos réseaux étaient très structurés dans cette zone et nous avons pu mettre à la disposition des opposants un matériel important. suffisant pour équiper deux mille hommes le cas échéant. Le matériel était composite afin d'en compliquer l'identification d'origine en cas de pépin... Officiellement, le matériel provenait de deux trafiquants allemands et parvenait en Afrique par l'intermédiaire d'un journaliste barbouze, Pierre Joly (Vu dans les barricades d'Alger en janvier 1960 etc..),..
Entre décembre 1959 et mars 1960, nous avons ainsi acheminé 500 mitraillettes Thompson, 500 mitraillettes MP 40, 600 carabines U.S. 7,62, 300 mitraillettes F.V. Mark 4, 200 Colt 45, 500 grenades, 50 fusils mitrailleurs Bren, 10 MG 34, 10 M 642, 50 "Panzer Faust"(bazookas), une vingtaine de mortiers, une tonne de T.N.T. et plusieurs centaines de milliers de cartouches de différents calibres ... Malgré cela, le soulèvement d'avril 1960 se solda par un échec, {b]un massacre et la capture de trois de nos agents... En outre, deux hommes dit 11eme Choc, dont le capitaine Lamy, un agent du bureau 7 (Service action) du S.D.E.C.E., Paul Favier et quelques collaborateurs ivoiriens avaient été abattus ».

La "foccardisation" de l'Afrique s'accélère après l'indépendance de l'Algérie ; la politique africaine de la France échappe a la compétence du Quai d'Orsay et devient le domaine exclusif de Jacques Foccart.

Un des principaux agents de Foccart au Congo ex-belge, André Labay, impliqué quelques années plus tard dans une affaire de trafic d'héroïne, devenu, sur ordre, responsable des services de renseignements de Cyrille Adoula, le Premier Ministre du Congo-Kinshasa, va prendre le contrôle, pour le compte de Foccart, de plusieurs réseaux de trafiquants de diamants.

Dans le cadre de sa mission, Labay organise la mise en condition puis l'enlèvement d'Albert Kalondji, "empereur" du Sud-Kasai et opposant farouche de la politique de Cyrille Adoula.
Si au Congo-Kinshasa les réseaux Foccart se manifestent à de très nombreuses reprises, le Congo-Brazzaville n'est pas épargné non plus.
Tant que l'abbé Fulbert Youlou, tint les rênes du pouvoir, jusqu'au 13 août 1963, les réseaux français n'eurent aucune difficulté. Ils transformèrent même le pays en plaque tournante avec deux bases principales, à Brazzaville et à Pointe-Noire.

Deux "journalistes" recevaient et dispatchaient le courrier du réseau noyé dans celui d'une agence de presse fictive : Headlines Press Agency (Boîte Postale 2110 à Brazzaville) .
Ces deux agents spéciaux, Daniel Pouget et Jean- Marie Laurent (ce dernier manipulé par les réseaux Foccart qu'il pensait combattre.), effectuaient de très nombreux voyages entre Brazzaville, Abidjan, Paris et Bonn.

Un journaliste (Témoignage recueilli à Paris en décembre 1969) attaché à I'A.F.P., qui à l'époque faisait partie des réseaux Foccart sous le pseudonyme de Gilbert Charvel, raconte :

"... Daniel Pouget représentait à la fois les intérêts de "la Foque" et ceux du S.D.E.C.E. auquel il appartenait... Ses contacts étaient également très étroits avec Jacques Patault, administrateur des Affaires d'Outre-Mer et agent de liaison avec le S.D.E.C.E. aux cabinets de Roger Frey en 1961 et de Georges Pompidou alors Premier Ministre de 1962 à 1967... Nous avions de fréquents rendez-vous à Bonn, en Allemagne, notamment avec Pierre Joly, un activiste belge qui fournissait, moyennant finances, des mercenaires et des experts de la guérilla ... Un de nos rendez-vous préférés était l'Igel Bar dont le patron était l'un des principaux résidents de Foccart en Allemagne Fédérale ... Nous travaillions également sous la houlette de Morichot-Beaupré, un des bras droits de Foccart... A cette équipe se sont joints des hommes d'action comme Jean-Noël Lastenant, Jean Vincenti ou Fredéric Tronca et d'autres contacts que nous appelions les "épiciers" parce qu'ils étaient attachés à différentes firmes d'import-export qui traitaient les produits les plus divers mais surtout beaucoup d'armes ... Lorsque Fulbert Youlou a été renversé, Foccart a voulu absolument que le maximum soit fait pour remettre "l'abbé" en selle... C'est Jean-Marie Laurent qui s'est lancé dans la bagarre, mais comme l'affaire a mal tourné et qu'il était trop en vue, c'est lui qui a écopé, il y a quelques mois, de dix ans de travaux forcés..."

Jacques Foccart centralise tous les renseignements transmis par ses réseaux et de son bureau de l'Elysée, de Matignon, du Secrétariat général aux Affaires Africaines et Malgaches, de sa villa de Luzarches ou de son P.C. du boulevard de Magenta, tire les ficelles, manipule les hommes et les régimes.

On ne prête qu'aux riches : aucun mouvement politique, aucun remous ne se produit en Afrique sans que le nom de Foccart ne soit prononcé.
Après avoir joué la carte Tschombé, puis celle de Mobutu. contre l'ancien leader Katangais que les hommes de Foccart conduiront froidement à la mort, les barbouzes françaises tentent de se débarrasser du chef de l’Etat du Congo-Kinshasa, le général Mobutu.
…..Finalement, l’attentat contre Mobutu échoue.

Durant la guerre du Biafra (juillet 1967 – janvier 1970), les réseaux Foccart apportent une aide massive en hommes et en armes aux sécessionnistes du général Ojukwu.
En France métropolitaine, les hommes du S.A.C. font une campagne de recrutement de mercenaires comme on n'en avait plus vu depuis la fin de la guerre d'Algérie.

Apres l’échec de la sécession biafraise, les réseaux Foccart veulent à tout prix récupérer certains documents détenus par le général Ojukwu et prouvant l’aide capitale apporte par la France au Biafra.

De telles déconvenues ne diminuent pas le dynamisme des hommes de Foccart.
En 1975, un nouveau drame biafrais se prépare en Ethiopie.
On recrute à Paris, à Rome, à Bruxelles et à Bonn des mercenaires à l'efficacité prouvée ou aux excellentes intentions.

Jacques Foccart dont les réseaux disposent d'une remarquable base à Djibouti, clef de la Mer Rouge, s'efforce de favoriser la sécession de l'Erythrée et du Tigré.

A Massaouah, comme à Makalé et Assab, des barbouzes très actives se dissimulent comme d'habitude sous la couverture d' "agents commerciaux", d' "ingénieurs-conseils" ou de "spécialistes du marketing", affiliés à des sociétés comme la Traco, la Barracuda-France, la Gexpo, la Comex Dif ou la Francexpa.

Un "ingénieur-conseil" de la Gexpo, Charles Mérinier, qui a effectué de très nombreuses missions pour le compte de l'organisation Foccart, sous les pseudonymes de Gilbert Maheux et Charles Molines, se trouve depuis le début de l'année 1974 dans l'entourage direct du général Naga Teguegne, un des hommes clefs de la politique éthiopienne.

Il est indispensable de garder à l'esprit que l'ancien Secrétaire général aux Affaires Africaines et Malgaches joue toujours plusieurs cartes simultanément et parfois contradictoirement
.On a vu et on voit ses agents affronter souvent dans une lutte sans merci, engagés sur ordre dans des organisations antagonistes.

C'est ainsi que les hommes de Foccart et les agents du Then Wu (Equivalent chinois du SDECE) de Pékin collaborent étroitement dans leur assistance aux rebelles du Dhofar dans les sultanats d'Oman et de Mascate, et s'affrontent en Somalie, laquelle a des visées expansionnistes sur le Territoire Français des Afars et des Issas.

Par ailleurs, à l'autre bout de l'Afrique, et après des relations très inégales, le Gabon du président Omar Bongo est devenu la principale plaque tournante des réseaux Foccart. Ses sociétés commerciales ont multiplié les succursales gabonaises dont les effectifs sont aussi pléthoriques que ceux de certaines Ambassades.
Ainsi on retrouve à Mayumba (Gabon) un "attaché commercial" de la Comex Dif, Henri Maugueret. dont les huit collaborateurs ont vraiment une drôle d'allure. Il est vrai que Maugueret a fait ses classes au 11ème Choc puis a eu l'occasion d'appliquer les techniques apprises sur des terrains aussi divers que l'Amérique du Sud, le Cambodge et l'Afrique du Nord.

Au début 1975, un homme voyage sans arrêt entre Owendo, Franceville et Booué au Gabon, Yaoundé ou Kribi au Cameroun.
Officiellement "attaché de direction" de la Comuf, la "Compagnie des Mines d'Uranium de Franceville", Charles Béranger est en réalité un des "pontes" du S.A.C. et des réseaux Foccart qui sont parvenus en seize années à imposer leur présence en Afrique, et dont le "patron", qui n'exerce plus aucune fonction officielle, continue à recevoir les chefs d'Etat africains et à leur rendre visite.
La Société Francexpa, spécialisée dans l'import-export de produits alimentaires, rayonne par l'intermédiaire de différentes filiales sur tous les pays de l'Afrique francophone.

Son principal administrateur est Gilbert Beaujolin qui a fait carrière dans les réseaux gaullistes depuis 1945.
Durant l'Occupation, il appartient au réseau "Alliance", dirigé par Marie-Madeleine Fourcade, et y exerce les fonctions de trésorier.
On le retrouve auprès du général Pierre Guillain de Bénouville, l'homme lige de Marcel Dassault, et de Bourgès-Maunoury.
D'après l'une de ses camarades de résistance, " Belette ", "caïman" (c'était le nom de guerre de Beaujolin) eut quelques difficultés en 1945 pour justifier l'emploi de sommes extrêmement importantes, en or et devises parachutées.
L'affaire fut rapidement étouffée vu la qualité des bénéficiaires.

En 1971, Le Figaro publie un long article anonyme, sous le titre :

"Quels règlements de comptes politiques derrière la lutte des clans dans les services secrets ?" (Le figaro, 24 novembre 1971) :

"... M. Gilbert Beaujolin est gérant depuis 1939 de la "Société Beaujolin et Cie", président de 1954 à 1955 de la "Société française des distilleries de l'Indochine", de la "Société Soieries du Charme", de 1965 a 1967 puis de la "Société Holding Textile", depuis 1967, président de la "Compagnie fermière des eaux minérales d'Oulmes-Etat", vice-président des "Etablissements Sax-by", administrateur de la "Société Francexpa" et de la "Sociétés Fit", président fondateur de "l'Amitié Chrétienne" et co-fondateur du "Cosor", membre du réseau "Alliance", secrétaire général du Comité des Anciens Chefs de Réseaux des Forces Françaises Combattantes.
M. Gilbert Beaujolin a axé, depuis 1945, une part importante de son activité sur les relations économiques avec les pays en voie de développement.

ll est membre fondateur (1959) du Mouvement dit des gauchistes de gauche. membre fondateur et président de la "Commission de contrôle et de discipline de l'Union de la Gauche Vème République" (1966) et membre du Comité de l'Institut Prophylactique de Paris.
Il est commandeur de la Légion d'Honneur, titulaire de la Croix de Guerre (39.45) française et belge, rosette de la Résistance, chevalier de la Couronne de Belgique, chevalier d'Orange-Nassau.


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Les pages 84, 85 et 86 de « B comme barbouzes »de Patrice CHAIROFF, édition AM Paris, donne d’impressionnantes précisions sur l’extraordinaire diversités des sociétés en tout genre.

On s’étonne ensuite que le F.L.N., après l’indépendance se soit accaparé de toutes les richesses pouvant leur rapporter de gros « bakchichs ».

Mais au fait, avec qui ont-ils négocié à Evian ???????????????
Un internaute arabe d’Algérie me disait dernierement :

« Avec l’indépendance on a fait partir les bons et ils ont gardé les mauvais ;
JAMAIS NOUS SERONS UN PAYS MODERNE ».

DE GAULLE ET SES ACOLYTES TELS, JACQUES FOCCART, ROGER FREY, DEBRE, OLIVIER GUICHARD ET BIEN D’AUTRES ENFOIRÉS ont VENDU LES «BONS » POUR UNE BARIQUE DE PETROLE. et RECOLTER DES MILLIONS DE FRANCS EN EXPLOITANT PLUS QUE JAMAIS SOUS LE COUVERT D’UNE DEMOCRATIE BIDON DES MILLIONS D’ETRES HUMAINS

Mais suivez le guide, l’Histoire des gaullistes n’est pas encore terminée.

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"Il est intéressant de noter que parmi les affaires de M. Beaujolin figurent la Société d'Equipement pour l'Afrique CS.E.A.) et la représentation de Mercédès en Afrique Noire, activités qui semblent avoir été proches de celles de M. jacques Foccart avant1958 ..."

Ce dernier s'empresse de démentir toutes relations d'affaires avec Beaujolin dont il prétend :
"... avoir fait la connaissance après 1958 à l'occasion de rencontres fortuites et ne pas l'avoir rencontré depuis dix-huit mois ou deux ans..." (Le Figaro, 24 novembre 1971).

Ce démenti est infirmé par tous les recoupements effectués sur les sociétés qui se partagent le marché africain pour le compte des réseaux de barbouzes.

Gilbert Beaujolin, alias "Caïman", n'a cessé depuis la Libération de jouer le rôle de trésorier commencé dans la clandestinité en 1942, comme le confirme le fondé de pouvoir (Témoignage recueilli à Paris, avril 1974) d'une grande banque de la place Vendôme, ancien collaborateur des réseaux financiers « Foccart »qui a désiré conserver l’anonymat :

"... Gilbert Beaujolin n'a pas attendu l'arrivée ou plutôt le retour du général de Gaulle au pouvoir en 1958 pour reprendre le rôle de financier occulte qui est le sien depuis toujours ... toujours dans l'ombre, Beau jolin a redistribué depuis vingt-cinq ans des sommes énormes à différents partis et mouvements politiques de la IVème puis de la Vème République en utilisant des circuits bancaires, y compris le nôtre, dont il a une parfaite maîtrise...

Les sociétés qui ont été systématiquement jetées sur l'Afrique et les pays du Tiers Monde par les réseaux Foccart permettent également le rapatriement de sommes gigantesques drainées sur plusieurs continents par le trafic systématique de la fausse monnaie, en particulier les dinars algériens, les francs C.F.A., et les dollars américains et canadiens ...

Un trafic de fausse monnaie dans lequel les officiels de différentes banques jouent un rôle de premier plan ...

je peux vous dire qu'en juin 1973, un rapport très détaille a été établi par deux inspecteurs des services extérieurs d'une importante banque d'affaires. Ce rapport de 73 pages mettait nominativement en cause des directeurs de banques en poste en France et à l'étranger, deux hauts fonctionnaires du service du contrôle des changes, un contrôleur général de la police anciennement en poste à Marseille et deux douzaines d'hommes de paille, de gérants et de dirigeants de sociétés d'import-export sévissant en Afrique.

Ledit rapport fut transmis en double exemplaire, l'un au ministère des Finances (de Giscard d Estaing), l'autre au ministère de l'Intérieur (de Marcellin) ...

Officiellement, il n'y a aucune trace dans les dossiers de ces ministères de ce document accablant qui semble s'être volatilisé ...

Bien évidemment il n'y a eu aucune suite légale contre les trafiquants de fausse monnaie mais par contre les deux auteurs du rapport ont été mutés à des postes de second plan : l'un à Madrid, le second à Vienne (Autriche) ...

Pour en revenir à Beaujolin et au type de sociétés qu'il anime, disons que ces circuits commerciaux ont servi de paravent depuis la Libération au patronat français qui a pu ainsi discrètement alimenter ou assécher les caisses noires des partis politiques.
Et cette méthode, inaugurée sous la IV' République, est toujours de mise de nos jours et une des sociétés de Beauiolin, la Francexpa, est le véhicule privilégié de ces subventions (30)...
Là aussi, un rapport extrêmement détaillé existe, une véritable charge de dynamite, mais pour les raisons exposées plus haut, il n'a jamais vu le jour dort dans un coffre bancaire ...
le trafic d'armes au niveau gouvernemental est aussi une des activités principales du groupe Beaujolin et de ses satellites, Barracuda-France et Astra mar (31) et Intergros, avec évidemment des complicités de premier plan ...
Ces sociétés contrôlent un gigantesque trafic mondial de "end users certificates", certificats contenant la définition technique du matériel et assurant
qu'il est destiné au pays destinataire qui s'engage à ce que ces armes ne soient pas réexportées ...
L'Astramar, l'Intergros ou la Barracuda-France, toutes inféodées au groupe Beauiolin. procurent des "end users certifiates" de complaisance, moyennant une commission de 7 % du total de la facture ...
De nombreuses opérations de ce genre ont transité, et transitent par notre établissement ...
En 1974, on peut considérer le groupe Beaujolin comme l'épine dorsale financière des réseaux Foccart ..."

Les sociétés commerciales, plus ou moins fictives, rayonnant sur l'Afrique et le Tiers Monde sont doublées par des organismes privés ou para-officiels, tels le "Bureau pour le Développement de la Production Agricole" ou B.D.P.A. longtemps dirigé par le colonel Roger Barberot. Ce dernier, qui fut ambassadeur en République Centrafricaine (de 1960 à 1965), a été maintes fois dénonce par les services du général Bokassa, le président centrafricain, pour avoir pris une part très active à la "foccardisation" de l'Afrique Noire et pour avoir confondu son ambassade avec un nid de barbouzes.

On a longuement parlé du colonel Barberot et du B.D.P.A. au moment du scandale du C.A.D.I.R., le "Comité d'Aménagement et de Développement de l'Ile de Ré" fondé par Philippe Dechartre, à l'époque secrétaire d'Etat au travail, à l'emploi et à la population. Trésorier du C.A.D.I.R., Beaujolin exerçait aussi les fonctions de "conseiller technique" au sein du B.D.P.A. par lequel passaient les marchés de Fancexpa.
Enfin, le B.D.P.A. et Roger Barberot etaient les employeurs du trafiquant de drogue Roger Delouette, arrêté à New York avec un chargement de 44 kilos d'héroïne. Cette interpénétration entre des sociétés commerciales (Francexpa), des associations sans but lucratif (C.A.D.I.R.), des organismes para-étatiques (B.D.P.A.), est une caractéristique essentielle des réseaux parallèles.

Ainsi se constituent de véritables chasses gardées, réservoirs d'hommes et de capitaux, dans lesquels puisent les responsables des réseaux Foccart comme Morichot- Beaupré, Delalonde ou Asselin.
Autre personnage très important de la branche financière des réseaux Foccart : Richard Vautier.
Mis en vedette dans l'affaire de I'E.T.E.C., il a joué un rôle de premier plan tant auprès de Moïse Tschombé, que du président de l'Union Minière du Haut Katanga, Jean-Baptiste Kibwe.
Richard Vautier a longtemps représenté une pièce maîtresse sur l'échiquier africain de Jacques Foccart.

Un agent américain précise le rôle réel de Achard Vautier (Témoignage recueilli a Athème octobre 1971) :

« …Richard Vautier et son équipe spécialisée, Franz Muttelheim, Richard Lévy, Bob Reiter et Paul Bouttet, contrôlent depuis des années une partie très importante du trafic international des diamants, pour le compte de groupes financiers à la limite de la politique et du banditisme international ...

Vautier et ses hommes opèrent pour le compte des services spéciaux gaullistes...

Paul Bouttet est le principal collaborateur de Vautier dans ce trafic qui laisserait complètement indifférents nos services si des informations vérifiées ne nous permettaient d'affirmer que des bénéfices extrêmement importants sont réinvestis dans un autre trafic, qui lui nous passionne : celui de l'héroine ..."

Paul Bouttet, bras droit de Vautier, c'est un ancien "chargé de mission" du B.D.P.A.

Cet organisme semi-officiel est l exemple type de réseau gaulliste implanté à travers le monde et dont la fonction officielle, qui est de développer la coopération technique avec les pays du Tiers Monde, sert de couverture à des agents très spéciaux.

...Comme le confirme Bernard G... (Témoignage recueilli à Paris en mai 1974), authentique ingénieur agronome :

"... Je vous précise tout de suite que je n'ai jamais été, ni ne suis une
barbouze!...
j'ai été chargé d'une mission agricole très importante en Côte d'Ivoire pour le compte du B.D.P.A.
... Une semaine avant mon départ j'ai été invité à déjeuner au "Don Camilo" (Club des vieux de la vieille) par le Directeur général adjoint du bureau qui m'a présenté à un certain Masson (Selon nos informations iI s'agirait de Paul Massons préfet et ancien membre lui-même du B.D.P.A. Paul Masson manipulerait un réseau parallèle dont la direction est confiée à Bistos ancien membre du cabinet de Jacques Soustelle en Algérie et animateur de commandos anti-O.A.S. Le restau Masson/Bistos qui comprendrait également Pierre Pascal, antenne du S.D E.C.E. auprès de Pierre Messmer (alors ministre des Armées et ancien chef de cabinet du Premier Ministre Jacques Chaban-Delmas a joué un rôle important dans la réorganisation des ventes internationales d'armes, sous la houlette de Michel Debré)
…Après avoir bavardé de problèmes techniques concernant ma mission, M. Masson a insisté sur le fait qu'au cours de mes activités je pouvais prendre connaissance d'informations capitales pour le pays dans le domaine économique
et politique, des informations que son service était habilité à recueillir ... il m'a dit aussi qu'en fonction des informations transmises, des contreparties financières importantes me seraient offertes ... Bref, il m'a fait un discours un œil sur la ligne bleue des Vosges l'autre sur le carnet de chèques ...
J'ai accepté son offre et il m'a fait remettre la veille de mon départ à Abidjan une liste baptisée "liste d'objectifs prioritaires", des objectifs qui n'avaient strictement rien à voir avec mes fonctions au B.D.P.A.
... J'ai également été muni d'un contact qui se trouvait être un très proche collaborateur de Jean-Raphaël Leygues. notre ambassadeur en Côte-d'ivoire... j'ai su par la suite que cet individu qui se faisait appeler Jean Bernardin était un responsable local très proche de Jacques Foccart ... ma plus belle surprise m'a été réservée par ce Bernardin lors de ma troisième remise de documents : la rencontre avait lieu à Bouaké ... je remets une série de renseignements à Bernardin qui devait alors me payer 2.000 dollars représentant la précédente livraison ... jugez de mon ahurissement lorsque cet agent m'a déclaré : "Si vous êtes d'accord, mon vieux, pour être payé en faux dollars au lieu des vrais, je peux vous en remettre 10.000 au lieu des deux mille. Rassurez- vous, ils sont de première qualité "... J'ai refusé, bien sûr, et j'étais tellement ébahi que l'ai demandé a être réglé en francs français ... vous pouvez imaginer la pire des cuisines qui se déroule en Afrique sous le couvert de la "coopération" et vous resterez encore en deçà de la vérité!..."

Le B.D.P.A. n'est pas seul en cause. Particulièrement active en Afrique Noire est la société « Ascot » (Assistance et Coopération Technique).

Ceci éclaire un peu plus les activités annexes des réseaux parallèles.

D'autres collaborateurs de l'Ascot permettent de relier directement cette société à la trame complexe des réseaux Foccart.

Un des hommes de confiance de Jacques Foccart, Morichot-Beaupré, joue. entre novembre 1970 et mars 1971, un rôle de premier plan dans la sélection des agents de l'Ascot qui effectuent différentes et importantes missions en Algérie et au Tchad.
De même, des agents reconnus de l'organisation Foccart, comme Philippe Roussillon, Raymond Meunier ou Christian Pradel, accomplissent diverses missions sous la couverture de l'Ascot.

Les activités des réseaux Foccart ne se limitent pas au continent africain. Philippe Rossillon, ancien élève de l'Ecole Nationale d'Administration, animateur du groupe des "pianistes" de "Patrie et Progrès", avait été chargé par les services de Jacques Foccart d'entretenir la tension au Canada en utilisant les mouvements sépa ratistes du Québec.
Rossillon parcourut les différentes provinces canadiennes avec d'autres agents de
Foccart, comme Edgar Chaumette, Jean-Luc Gaillardère et Tom Bailby. Il établit des contacts très étroits avec le Front de Libération du Québec et d'autres mouvements comme celui d'Adrien Arcand.

En 1968, Philippe Rossillon est arrêté par les services de police canadiens et immédiatement désavoué par ses employeurs.

Selon certaines informations, Rossillon aurait été confondu par des preuves aimablement fournies par ses propres patrons.

Comme le répétait Beria, "un agent grillé n'a pas mérité d'exister".
...........................
...........................
Passage supprimé par décision de Justice (ordonnance du 15-12-75)

ET POUR FINIR

Ce culte du chef, matérialisé dès l’adhésion au S.A.C. par la prestation de serment se manifeste dans toutes les relations militants/direction.

Paul Mouton, adjoint de Kappé, le précise au point numéro 7 de la brochure remise aux adhérents :

Nous sommes tous soumis à une autorité hiérarchique. Pour nous militants du S.A.C., la hiérarchie c'est tout. Notre chef, le Général de Gaulle, a délégué ses pouvoirs au secrétaire général auquel il adresse ses instructions. Les ordres que vous recevrez dès aujourd'hui de votre chef de groupe sont à considérer comme émanant directement du Général, notre chef à tous. Ses ordres vous parviennent par l intermédiaire du secrétaire général, des chargés de mission, du chef régional, du chef départemental et de votre chef de groupe. Un ordre du chef de groupe ne se discute pas. On obéit.
Quand vous monterez vous-même dans les échelons de la hiérarchie, vous comprendrez mieux combien l'obéissance totale et immédiate aux ordres du chef de groupe est indispensable. Vous n'avez pas adhéré à un pensionnat de Jeunes filles ou à un club de pêcheurs à la ligne. Ici on ne discute pas les ordres. on obéit. Cette obéissance n'a d'ailleurs aucun caractère humiliant puisqu'elle est librement acceptée, puisqu'elle n'exprime que le libre et déférent hommage d'un militant à ses chefs ...
Vous ne trouverez d'ailleurs au S.A.C. aucune trace de cet humiliant tutoiement automatique de règle dans les organisations marxistes..."

L'émancipation féminine n'échappe pas non plus aux préoccupations du S.A.C., comme l'illustre une déclaration de Gilbert Sinibaldi, chef de groupe parisien (Témoignage recueilli le 27 décembre 1973) :

"... Nous commençons à en avoir assez de ces pisseuses qui se mêlent de tout et qui feraient mieux de faire leur vaisselle et de torcher leurs mioches ... Il nous faudra, si cela continue, monter des sections pour libérer les rues des garces du M.L.F. qui les encombrent ..."

L'élévation de pensée et l'ouverture d'esprit sont évidentes, mais il ne s'agit pas seulement d'une boutade puisque, dans le courant de l’hiver et du printemps 1974, plusieurs cars du M.L.A.C. sont attaqués par des commandos encadrés par des hommes du S.A.C.

Chacun appréciera de Gaulle et ses sbires à leur juste valeur.

---==oOo==---

Conclusion:

CE N’EST QU’UNE « TOUTE PETITE PARTIE » DES MAGOUILLES GAULLISTES DISSIMULEES AU PEUPLE FRANÇAIS QUI LUI, SUE LE « BURNOUS » ET PAYENT DES IMPOTS ALORS QUE D’AUTRES S’ENRICHISSENT SUR LEUR DOS SANS RISQUE D’ETRE JUGÉS UN JOUR PUISQUE NOUS VIVONS DANS UN MONDE DEMOCRATIQUEMENT POURRI.

Si ça vous dit d’en savoir plus, vous pouvez lire la suite des magouilles de Gaulle-Foccart-Debré-Frey- Charles Pasqua, Paul Comiti, Dominique Ponchardier, Jean Bozzi et consorts dans « B comme Barbouzes » de Patrice CHAIROFF, édition AM Paris.


« Moi… yen a « ras-le-bol »

Gillou.

---==oOo==---

Recueilli par Gillou
28/09/2002

" Il n'y a pas de raison que les uns soient poursuivis alors que Chirac jouit de l'impunité totale"
Pour la première fois, Didier Schuller dénonce les méthodes du financement politique et cite des noms !

EXTRAIT recueilli dans :
http://www.investigateur.ms/schullerinterview.htm

L’Investigateur:
Pourquoi êtes vous parti en toute hâte ?

- Parce qu'on m'y a poussé.

- Parce que le clan Chirac-Pasqua m'a conseillé de le faire.

- Parce que j'avais des garanties.

- Parce que le cabinet noir de Chirac qui est un groupe d'hommes prêts à tout, voulait faire tomber Balladur. Quand je pars précipitamment, Balladur est à 32 % des intentions de vote. Il finira à la moitié ou presque, à 18 pour cents.

- Parce que, alors que les détournements d'argent non public qui me sont reprochés aujourd'hui et qui sont sans aucune commune mesure avec le pas qu'on m'a fait franchir, il me fut dit que cela valait mieux, surtout pour le parti, mais également pour moi. Et je suis resté pendant sept ans loin de France, parce que j'ai été abusé.

Pour préserver le pouvoir, toutes les trahisons sont possibles.
J'ai été abusé notamment par Francis Szpiner, qui jouait un double jeu. On nous a fait craindre, Christel et moi, pour notre vie. J'ai d'ailleurs toujours été en contact avec Szpiner lors de mon exil. Son ami, l'avocat Jean-Hubert Wootly, avait d'ailleurs une propriété à Saint-Domingue.

Szpiner était déjà proche de Jacques Chirac dont il est d'ailleurs l'avocat aujourd'hui quand il venait me voir à Saint-Domingue pour m'inciter à rester loin de France et pour me rassurer sur mon sort.

Encore au moment où mon fils Antoine a dénoncé ma planque, l'Elysée a tenté de me faire rester là bas, au moins jusqu'après le second tour des élections présidentielles.

J'ai été manipulé. D'ailleurs, mon exfiltration a beaucoup de points communs avec celle d'Alfred Sirven. On dirait que l'histoire se répète. J'ai eu l'occasion de m'en entretenir avec Sirven lors de mon bref passage à la prison de la Santé.
-----
-----
L’Investigateur:
Donc, vous connaissez Sirven, mais pas Chirac, puisque ce dernier dément vous connaître
.

Il ment. Je le connais depuis janvier 1971 ! Nous nous sommes rencontrés régulièrement à cause de notre travail politique commun. Et je tiens à dire qu'il n'y a pas de raisons que nous, on doit payer, alors que le chef jouit de l'impunité !

L'investigateur

http://www.investigateur.ms/schullerinterview.htm

COMMENTAIRE

IL FAUT CROIRE QUE 82% DES FRANÇAIS SONT
AVEUGLES, BOUCHÉS OU ALORS CONS COMME DES BALAIS !

Gillou

 


 
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