LE DERNIER JOUR
DE
L’ALGÉRIE FRANCAISE
De Gérard Israël
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CE JOUR LA 1er JUILLET 1962
Editions Robert LAFFONT
PRÉFACE
Des Européens qui se promenaient à l’entrée
du boulevard Clemenceau sont foudroyés sur place par des tireurs algériens.
Fernand Martinez,
le propriétaire de l’hôtel qui porte son nom, est tué d’une balle dans
la poitrine.
A l’angle de la rue des Jardins et de la
Place d’Armes, quatre Européens et un Arabe sont étendus morts.
“Mais que fait l’Armées, bon dieu, que
fait l’Armée?”
Il entend encore les haut-parleurs des camions
militaires promener dans toute la ville, le lancinant et rassurant appel:
“ORANAIS,
ORANAISES, NE VOUS AFFOLEZ PAS. L’ARMÉE EST ET RESTERA EN ALGÉRIE PENDANT
TROIS ANS POUR ASSURER VOTRE SÉCURITÉ”.
« De Gaulle
et le F.LN. se sont mis d'accord. »
Lorsque les Pieds-Noirs apprennent cette nouvelle, ils sont
persuadés de pouvoir faire échec à la politique qui consiste à les livrer pieds
et poings liés à la rébellion algérienne.
L'O.A.S. porte leur espérance et, se disent-ils, l'armée française
ne nous abandonnera jamais. L'Organisation Armée Secrète proclame une
commune insurrectionnelle à Bab-el-Oued, pousse la foule dans la rue d'Alger
et fait prendre le maquis à ses plus valeureux officiers.
Trois tentatives, trois échecs. Alors Paris décide d'accélérer le rythme
du dégagement français d'Algérie.
Une date est fixée, ce sera pour le 1er juillet.
Ce jour-là, les Algériens choisiront l'indépendance. Les Pieds-Noirs
veulent empêcher l'arrivée de ce jour d'Apocalypse.
Magiquement, ils pensent que cette échéance n'adviendra jamais et ils se
comportent comme si le 1er juillet était l'an mille, la fin d'un monde, la
fin du monde. Des Européens se découragent et quittent à jamais l'Algérie
- c'est l'exode. D'autres serrent les rangs autour des soldats perdus et
détruisent systématiquement leur pays - c'est la terre brûlée.
Dès lors une guerre franco-française éclate.
Gendarmes mobiles, C.R.S., barbouzes, hommes du contingent livrent une
étrange bataille aux Pieds-Noirs.
L'O.A.S. fait la guerre à la fois à la France officielle et aux
Arabes.
Les acteurs du drame sont à Paris où le
président de la République veut aller jusqu'au bout de sa politique, à
Tunis où, dans une atmosphère de suspicion et de complot, siège le
gouvernement provisoire de la République Algérienne (G.P.R.A.), au Rocher
Noir où les hommes que De Gaulle a choisis tentent d'expliquer aux
Pieds-Noirs Insurgés que l'indépendance n'est pas un cataclysme, à Alger
où les commandos Delta font régner la terreur, à Oran où les Arabes sont
refoulés dans leurs quartiers et bombardés quotidiennement au mortier lourd,
dans les campagnes d'Algérie où l'Armée de Libération Nationale (A.L.N.)
fait la loi, enlevant et rançonnant les Européens, faisant disparaître à
tout jamais les Musulmans accusés de fidélité à la France.
Subitement le drame se dénoue. O.A.S. et F.LN. essayent de
s'entendre, des hommes de bonne volonté s'interposent pour éviter que le
1" juillet les deux communautés soient encore dressées l'une contre
l'autre.
Le 1er juillet 1962 tout est réglé, l'affaire
est classée. Un instant, la vengeance s'exerce impitoyablement : Oran,
livrée aux émeutiers algériens, lance un SOS. Puis Ben Bella
prend le pouvoir et c'est la cassure. Adieu Algérie. Gérard Israël
a su donner aux événements dramatiques de l'été 1962 un éclairage
nouveau. Il a recueilli auprès de ceux qui furent les « maîtres des
événements », des témoignages inédits. Il a vu et réussi à faire parler
des artisans de la politique française en Algérie, des opposants et aussi
beaucoup de ceux qui furent le jouet anonyme des dernières heures de la
guerre d'Algérie.
Gérard Israël
apporte dans Le dernier jour de l'Algérie française une série de
révélations sur :
-le
maquis O.A.S. de l'Ouarsenis
-les « disparus » européens
-la chute de l'O.A.S. à Oran et à Alger
-le massacre du 5 juillet à Oran
qui reste l'épisode le plus sanglant
et le moins connu de toute la guerre d'Algérie
-la prise de pouvoir par Ben Bella.
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