L'Affaire
Dentz - de Gaulle |
DE GAULLE écrit dans ses
MÉMOIRES DE GUERRE - LE SALUT
Le général Dentz lui succéda au banc des accusés.
Dans les fonctions de haut-commissaire au Levant, il avait, au printemps de 1941, permis à des escadrilles allemandes d'atterrir sur les terrains de Syrie comme l'exigeait Vichy, fixé les points où la Wehrmacht pourrait éventuellement débarquer et, en fin de compte, fait combattre les forces qu'il commandait contre les Français Libres et contre les Britanniques. Après une première résistance qui pouvait passer pour un «baroud d'honneur », Dentz avait demandé à quelles conditions un armistice lui serait accordé. Ces conditions,
arrêtées par moi-même d'accord avec le commandement anglais, comportaient
la transmission des pouvoirs du haut-commissaire de Vichy à celui de la France Libre et, pour tous les militaires et fonctionnaires français, la possibilité de se rallier à moi. Je faisais savoir, qu'en cas d'acceptation de ce que nous proposions, aucune poursuite judiciaire ne serait engagée contre le
haut-commissaire et ses subordonnés.
Mais, au lieu de souscrire à la conciliation, le général Dentz s'était lancé dans une lutte à outrance qui ne pouvait profiter qu'à l'ennemi.
Le malheureux alla jusqu'à demander l'appui direct de l'aviation allemande.
Amené à déposer les armes après que de grandes pertes eurent été subies
de part et d'autre, il avait conclu avec les Britanniques une convention
qui, assurément, faisait l'affaire de l'Angleterre, mais pas du tout
celle de la France.
En effet, c'est aux Britanniques, et non point à la France Libre, que
le haut-commissaire de Vichy abandonnait le sort des Etats sous mandat français.
Obtenait, en même temps, que les troupes et les cadres sous ses ordres fussent soustraits au contact des « gaullistes » et immédiatement embarqués pour la Métropole sur des navires qu'envoyait Vichy, d'accord avec les Allemands.
Ainsi, rien ne justifiait plus l'immunité que j’avais pu naguère, envisager
à son sujet.
Le général Dentz fut condamné à la peine de mort.
Mais tenant compte des loyaux et beaux services qu’il avait rendu en d’autres temps et compatissant à ce drame du soldat perdu, je le graciais aussitôt.
---==oOo==--
MENSONGE
Le général Dentz est resté 6 mois enchaîné après sa condamnation et est mort de froid en prison. Sa chair portait les traces des fers qui le maintenaient aux pieds et aux poignets.
Voici un extrait du journal du général Dentz rédigé jusqu'aux derniers
instants.
Un mensonge de plus à mettre à l'actif de " l"homme du 18 juin ".
Ce ne fut pas le seul loin s'en faut. Dés lors quel crédit accorder à ses
mémoires qui sont comme un nouvel évangile aux yeux de certains ?
---==oOo==--
Le Général DENTZ écrivait dans sa cellule :
« 19 novembre » - Un froid glacial occasionne une barre douloureuse et de l'affaiblissement avec une grande lassitude. Il faudrait un peu de chaleur.
« 22 novembre » -On m'a retiré pardessus et cache-col, le règlement étant fait pour l'infirmerie chauffée. J'écris absolument ankylosé d'esprit et de corps.
« 29 novembre » -Mon cœur bat comme une horloge qui sauterait des temps.
« 03 décembre » -J'écris absolument frigorifié, dans une cellule où l'humidité dévore tout. L'eau coule le long des murs et Je suis obligé de mettre mon linge sur le lit pour le tenir au sec.
« 07 décembre » -Une voiture était venue me chercher pour m'emmener à Poissy. J'étais intransportable et le directeur l'a renvoyée. Il semble qu'II y ait quelqu'un qui s'acharne contre mol.
« 10 décembre » -Je suis frigorifié. Il y avait moins 9 cette nuit.
« 13 décembre » - (quelque temps avant la mort) -L'humidité a gagné partout Les murs coulent comme des cascatelles de grotte.. Le meilleur moment est celui où l'on se couche : Il fait chaud sous les couvertures et pendant quelques heures on oublie tout.
---==oOo==--
Ce témoignage sera versé au dossier de plainte.
Nous rappelons que Le général Challe et le colonel Argoud ont relevé également de nombreuses contradictions pour ne pas dire « mensonges » dans les mémoires de l’idole des gaullistes.
|