JOSEPH HATTAB PACHA
ANCIEN MAIRE DE LA CASBAH
CONSEILLER
GÉNÉRAL
DERNIER PRÉSIDENT DU CONSEIL MUNICIPAL D'ALGER |
J'ACCUSE
J'accuse Charles De Gaulle
d'avoir, volontairement et sciemment, violé la Constitution Française dont il
était le garant.
J'accuse Charles De Gaulle
d'avoir abusé la nation française en transformant une victoire en défaite et en
lui présentant les revendications d'une minorité de terroristes comme
l'expression d'un peuple.
J'accuse Charles De Gaulle,
Président de la République Française et Chef suprême de son Armée, d'être resté
passif devant l'assassinat de milliers et de milliers de citoyens français de
toutes confessions.
J'accuse Charles De Gaulle
d'avoir donné l'ordre d'abandonner, après les avoir désarmés, les Harkis à la
vindicte des égorgeurs du F.L.N. qui ont commis un génocide de plus de
CENT
CINQUANTE MILLE de ces soldats français..
J'accuse Charles De Gaulle
d'avoir donné ordre aux officiers français, témoins de meurtres en séries,
(innommables boucheries comme celle d'Oran le 5 juillet 1962 qui a fait plus de
TROIS MILLE morts français) de n'intervenir pour personne, même en danger de
mort.
J'accuse Charles De Gaulle
d'avoir porté atteinte à l'intégrité du territoire national en bradant les
départements français d'Algérie à un mouvement terroriste vaincu sur le terrain
et en lui abandonnant, non seulement une population qui souhaitait rester
française, mais aussi des soldats français métropolitains tombés entre ses mains
barbares.
J'accuse Charles De Gaulle
du chaos de l'Algérie et du déclin de la France.
J'accuse
également
comme étant ses acolytes tous ceux qui se sont égarés avec lui dans cette
impasse mortelle où souffrent et meurent, tous les jours, des hommes.
Vous, Messieurs
les porteurs de valises des partis socialiste et communiste, vous qui
avez aidé l'ennemi de la France à s'armer pour combattre et tuer nos jeunes
soldats français,
je vous
accuse
d'être de vulgaires collaborateurs passibles de la peine de mort.
Et vous, Monsieur le Président de la République, Messieurs les membres du
Gouvernement, Messieurs les Députés, Messieurs les Sénateurs, Messieurs les
membres du Conseil Constitutionnel,
par
votre silence, vous devenez également, face à l'Histoire, ses complices.
Quant à vous, Messieurs les journalistes, vous méritez, aussi, d'être au
banc des accusés puisque vous ne respectez même pas les deux principes
fondamentaux de votre charge : le respect de la démocratie et l'expression de
la vérité !
En effet, Messieurs les journalistes, la France a remporté une victoire
militaire écrasante sur le F.L.N.
et vous
l'avez tu,
vous le taisez encore.
Des milliers de jeunes soldats français, des appelés de vingt ans, ont donné
leur vie pour que vive l'Algérie Française
et vous
l'avez tu,
vous le taisez encore.
Des hommes, des femmes, de jeunes enfants, des vieillards, ont été ignoblement
sacrifiés, pendant des jours, des mois, des années, par des terroristes relevant
d'une barbarie tellement bestiale qu'aucun mot ne saurait la décrire
et vous
l'avez tu,
vous le taisez encore.
Messieurs les journalistes, tous les martyrs que je viens d'évoquer ont le droit
d'être vengés, tout comme ceux de la Shoa, hier, et de la Palestine,
aujourd'hui.. Il est temps de cesser de vous prêter à la dénaturation. Il est
temps d'exprimer la vérité historique.
Charles De Gaulle
mérite, même à titre posthume, d'être poursuivi devant le Tribunal de l'Histoire
et condamné comme l'ont été les artisans et les complices de l'holocauste juif,
comme l'est, aujourd'hui, Slobodan Milosevic devant le Tribunal Pénal
International.
C'est à vous tous, Messieurs, que je lance aujourd'hui un pathétique appel.
Ouvrez les yeux ! Sortez de votre égarement ! Ayez le courage de
reconnaître la vérité et de stigmatiser les vrais responsables de la
décadence de la France et du tohu-bohu de l'Algérie.
C'est à ce prix, et à ce prix seulement, que notre hymne national aura, à
nouveau, un sens et que le drapeau tricolore pourra, désormais, flotter sans
tache sur un pays en paix avec lui même.
LE
PRÉSIDENT
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