Dossier -
DARLAN - GIRAUD
Extraits de l’enquête d’A.Decaux.
avec
Commentaires de G.Ibanes
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Donc si nous nous résumons ?
L’abbé Cordier était lieutenant dans l’armée.
Il a obéi parce que son supérieur, Henri d’Astier lui en à donné
l’ordre, obéissant lui-même à De Gaulle et au Comte de
Paris.
--François d’Astier m’a dit formellement qu’il
avait apporté à Alger l’ordre d’éliminer Darlan. Henri d’Astier
m’a précisé sans la moindre ambiguïté qu’après avoir reçu le feu
vert de De Gaulle - transmis par son frère il a reçu la confirmation
de l’exécution par le comte de Paris au moment ou celui-ci habitait
chez lui.
Jacques Tessier raconte en
parlant d’Astier et Cordier : » Ils m’indiquèrent que «
Londres » était également informé de cette opération. A mon avis il
semblerait que le général d’Astier venu tout spécialement de
Londres se soit à ce moment là entretenu avec le comte de Paris et lui ai
fait comprendre que cette « opération » était nécessaire et surtout
bénéfique concernant son avenir.
Et pourtant dira l’auteur de l’article, l’historien
peut-il affirmer avec certitude : si Darlan est mort, c’est parce que
le comte de Paris l’a voulu ?
G.I. Moi je vous dis que le comte de Paris «
avait bon dos » et que cet assassinat sent la magouille à De Gaulle
à PLEIN NEZ.
Le futur assassin était tout désigné. Fernand
Bonnier de La Chapelle, Un jeune volontaire, brave, honnête, instruit,
prêt à se battre pour sauver la France. On l’entortille, on lui
fait croire un tas de salades et il se laisse prendre comme un gamin qu’il
est. Ce n’est pas, à franchement parler d’un meurtre qu’il s’agira
mais d’une mission contre un ennemi de la France puisque les ordres viennent
du plus haut niveau, c’est à dire De Gaulle.
Désormais, Pose, Henri d’Astier et Cordier
sont couverts : Londres a dit OUI. Le comte de Paris a dit oui. Une
seule question se pose : quand tuera-t-on Darlan ?
G.I. -
Chacun est persuadé que l’élimination de Darlan est une nécessité.
Mais une nécessité pour qui ? Même eux sont tombés dans le jeu de De
Gaulle. Quand au Comte de Paris, De Gaulle a du lui faire
quelques allusions au trône ! L’autre, il n’a pas marché mais il a couru.
Avec le recul et connaissant De Gaulle comme nous le connaissons
désormais, cela donne envie de sourire. Moi je m’éclate sincèrement. Il
faut reconnaître qu’il était unique en son genre. Malheureusement nous
parlons de milliers de crimes dont il est à l’origine et cela, fait moins
rigoler.
Le 24 décembre 1942, Fernand Bonnier de la Chappelle
accomplit sa mission. Il n’a pas assassiné un Français mais abattu un ennemi
de la France. Il se voit entouré, félicité, décoré, passer au grade
supérieur, serrant la main à son illustre chef, le général De Gaulle.
Il vit un beau rêve.
G.I. - Il
ne pensera pas un seul instant qu’il risque sa tête. Il pense avoir des
amis influents qu’il croit sûrs et que, quoi qu’il arrive, le sortiront
de la gadoue. L’ordre de mission est signé de De Gaulle
lui-même soit disant. Mais il ignore que ce ne sont que des paroles et que
les paroles s’envolent.
Le père, après mille et une difficultés, réussit à
rendre visite à Fernand, celui-ci lui dira entre autre : «
Alors papa, tu es plus dégonflé que moi ? Tu as tort. Il faut que tu saches
que j’attends du secours de gens très haut placés ».
Il va s’en apercevoir à ses dépends. Mais il sera
trop tard. Pas même De Gaulle lèvera le petit doigt pour le
sauver. Puis comme prévu dès son arrestation ça ne traînera pas et le 26
décembre 1942 à 07heures 30 il sera fusillé et les pistes menant au
manipulateur et à ses complices éliminées du même coup.« Ni vu ni
connu » .
Lorsqu’on veut trouver l’auteur d’un crime, il
faut toujours se poser la question de « A qui profite le crime » Dans
le cas Darlan, il ne faut pas chercher bien loin.
Conclusion : Le comte de Paris a regagné le Maroc.
A Alger, élu par le Conseil d’Empire, le 26 décembre
1942 alors que les corps de Darlan et Bonnier de la Chapelle sont à
peine froids, le général Giraud règne.
Bientôt le général De Gaulle le
rejoindra, l’évincera. L’Histoire à la gaulliste poursuit son cours.
Sur les 2 tombes on lira : « Mort pour la France».
Giraud dans le collimateur
G.I. -
l'Attentat lui-même contre le Général GIRAUD a été fomenté le 28
Août 1944 alors qu'il était relégué par De Gaulle en
résidence surveillée à coté de Mostaganem, à Mazagran.
Il raconte cela dans son livre "un seul but: la
Victoire- Alger 1942-1944", paru chez R. Julliard en 1949.donc
après sa mort ( 1879-1949). Il a 63 ans au moment des faits.
..."
A partir du début d’août, les agressions se multiplient de nuit sur les
sentinelles. De multiples coups de feu troublent la quiétude de ce coin
jusque-là tranquille.
Le 12, l’affaire tourne au tragique. La sentinelle
placée à l’entrée d’honneur sur la route, voit un homme ramper vers
elle dans le fossé. Elle lui ordonne de s’arrêter. L’individu continue.
Trois sommations. La sentinelle tire et rate. L’homme s’enfuit. La
sentinelle le poursuit. Sur le point d’être rejoint, l’homme se retourne
et avec une arme puissante, tire à quelques mètres sur le tirailleur qui s’abat
en appelant à l’aide.
Le temps que le poste accoure, que les gardes mobiles
soient là, l’assassin a disparu, enlevé par une jeep stationnée à une
centaine de mètres. Le tirailleur a une énorme blessure à la cuisse. On le
transporte d’urgence à l’hôpital de Mostaganem, où le chirurgien est
très réservé sur son sort. La blessure a été produite par un projectile
de guerre à grande vitesse initiale, qui a brisé le fémur en faisant de
gros dégâts. L’homme a perdu beaucoup de sang.
Grâce aux américains, qui fournissent le plasma
nécessaire, on peut lui faire une transfusion qui le remonte. On le
transporte par la suite à l’hôpital d’Oran. Et l’enquête commence.
Elle ne semble pas difficile à mener. Les auteurs du
coup ont quasi signé leur origine. Le juge d’instruction est très
rapidement fixé. Mais, mais… Alger veille, et le maquis de la procédure ne
le cède en rien aux autres maquis. Malgré toutes les présomptions, malgré
toutes les preuves, malgré une entrevue extrêmement orageuse entre moi-même
et le commandant Louis, nul ne peut découvrir l’assassin du
malheureux tirailleurs qui quittera l’hôpital d’Oran, au mois d’octobre,
pour rejoindre son douar des environs de Saida, amputé d’une jambe, avec la
misérable pension d’un reformé indigène et le modeste secours que je lui
ai donné. "...
G.I. - Notez
la similitude en plusieurs points de l’attentat contre l’amiral Darlan.
Mais voyons la suite..."
Du 15 au 28 août, l’accalmie règne. Il est probable
que les conjurés, effrayé par les suites possibles d’un attentat manqué,
étudient un nouveau plan d’attaque.
C’est le 28, à 18 h. 45, que l’opération se
déclenche. Je me promène dans le jardin avec ma belle-fille et mon petit-fils
âgé de quelques mois, venus récemment de Mascara. Tout est calme,
les nouvelles de France sont excellentes, et nous faisons gaiement des projets
d’avenir.
L’allée des mûriers, que nous arpentons était
bordées en contre-bas, de massifs de fleurs et d’arbustes où l’on
pouvait facilement se dissimuler.
Ma belle-fille remarqua bien, à un certain moment, un
tirailleur en armes qui passait de ce coté. Elle n’y fit pas autrement
attention, pensant qu’il s’agissait d’une sentinelle qui allant prendre
sa place, où d’une patrouille circulant dans le jardin. Elle s’y attacha
d’autant moins que la discussion amicale que nous poursuivions, était à ce
moment, particulièrement animée et qu’elle avait fort à faire pour
répondre aux affectueuses taquineries dont elle était assaillie.
Ma jeune fille et le lieutenant Rosen était dans
la villa, le personnel, ordonnances et secrétaires, dans les communs.
Brusquement une détonation à bout portant. Je sens un
coup violent à gauche de la nuque. J’y porte la main, et la vois couverte
de sang. Une balle vient de me frapper. Ma première idée, vu la quantité de
sang qui s’écoule, est que la carotide est coupée. J’ai trop vu de
blessures de ce genre pour ne pas imaginer la suite fatale, mais je conserve
cependant toute ma lucidité.
Comprimant la carotide le plus que je peux de la main
gauche, je me hâte vers la villas pour m’étendre sur un tapis, tandis que
la maison est tout entière en émoi.
Ma belle-fille et ma fille sont à genoux prés de moi.
Mon officier d’ordonnance appelle par téléphone un chirurgien de Mostaganem.
Les sous-officiers, les ordonnances apportent des compresses, de l’eau
oxygénée, etc.…
Je retire ma main. Le sang ne jaillit pas comme il eut
jailli de l’artère coupée. C’est peut-être sérieux, ce n’est
sûrement pas mortel.
Doucement, Jacqueline et Monique me lavent
et m’essuient la figure tout ensanglantée. La balle est entrée sous le
maxillaire gauche et ressorti sous le médullaire. Une plaie béante marque l’orifice
de sortie, mais signe rassurant, je peux parler sans trop de peine.
Le chirurgien arrive, m’examine, et me demande si je
peux me rendre tout de suite à Mostaganem pour être radiographié. Le
maxillaire et le médullaire sont vraisemblablement brisés. Il faudra
appareiller la face. On part en auto à Mostaganem.
Parfaitement lucide, je m’étends sur la table d’opération,
et en quelques minutes, la radio est faite. On la développe instantanément,
et, triomphant, le chirurgien sort du laboratoire avec le cliché. Pas un os n’est
touché. Seule une dent a sauté. Le projectile n’a traversé que des
parties molles.
---Dans un mois, mon Général, vous serez debout.
---Inch’ Allah !
---Ne parlez pas trop et ne mastiquez pas. D’ailleurs, mon pansement vous
en empêchera.
La figure emmitouflée dans un énorme pansement, je
regagne Mazagran, beaucoup plus calme certainement que mes charmantes
infirmières et mon officier d’ordonnance. Cependant, les gardes mobiles
sont partis à la recherche du meurtrier. Celui-ci a disparu sur les pentes
boisées du parc, a franchi la clôture à un endroit facilement franchissable
et certainement repéré, et s’est enfui sur la route de Mostaganem à
Oran.
On le trouve, une demi-heure plus tard, sous un ponceau
de cette route, attendant peut être un secours extérieur, suant de peur et
suppliant qu’on ne l’exécute pas instantanément. Ce n’est nullement l’intention
de l’Adjudant Bertone, qui veut d’abord que le criminel parle.
On n’a sans doute pas employé les moyens en usage
dans la Gestapo ou la Guépéou. L’assassin répond
invariablement à toutes les questions qu’il a agi sur l’ordre d’Allah,
qu’il ne regrette rien, sauf de ne pas m’avoir tué, qu’il avait bien
visé la nuque, à cinq mètres derrière moi, mais que, malheureusement, il
avait mal tiré ou que j’avais bougé.
Effectivement, j’avais incliné la tête à gauche au
moment du départ du coup. Ce geste machinal m’avait sauvé.
A aucun moment de l’instruction, le criminel ne se
départit de son système de défense. D’origine maraboutique, il
était considéré dans la compagnie comme un soldat discipliné, ayant de l’autorité
sur ses camarades, à cause de ses convictions et de ses pratiques religieuses.
On le savait affilié à une zaouïa importante, volontiers francophone.
Impossible de découvrir les autres contacts qu’il avait pu avoir avec tel
ou tel parti politique : c’est du moins ce qu’affirme l’instruction.
Cependant, il paraît bien avoir eu des complices cet
inspiré du ciel, et même des complices bien pourvus d’autos militaires.
Une heure après l’attentat, on vit de la villa, s’arrêter sur la route d’Oran,
une « jeep » qui vint stationner pendant un bon quart d’heure exactement
à l’endroit où avait été arrêté le meurtrier. Signalée par un sous-officier
auquel ce stationnement parut suspect, elle repris à toute allure la route d’Oran
avant que les gardes envoyés pour la contrôler aient pu la rejoindre. Dans
la soirée, une autre « jeep » vint croiser au même endroit un bon
moment. Elle fut parfaitement remarquée par les guetteurs de la villa. Il est
regrettable qu’on n’ait pu identifier ces voitures militaires pour
demander à leur conducteur leurs ordres de missions.
Naturellement, l’émoi fut considérable, en Algérie
et en France.
Version officielle : attentat causé par un
tirailleur sénégalais ivre.
Pourquoi cette injure aux braves sénégalais ?
Un télégramme du général De Gaulle que
m’apporte le général Catroux, gouverneur de l’Algérie, me donne
l’assurance que toute la lumière sera faite, etc.etc.
Grâce à ma robuste constitution, en un mois je suis
remis, et le 1er octobre, je m’envolais pour la France, pour de là me
rendre chez moi à Dijon.
Huit jours plus tard, le général De Gaulle
me recevait avec de grandes démonstrations d’amitié, et m’offrait, sans
doute comme compensation à ma joue traversée, la Grande Chancellerie de la
Légion d’honneur.
J’ai cru ne pas devoir accepter et je demandais
seulement que fussent découverts les véritables auteurs de l’attentat. Ceux
qui avaient armé le meurtrier.
Jamais on y parvint.
Le meurtrier fut condamné à mort à Oran au
début de 1945. J’ai demandé sa grâce par une lettre personnelle au
général De Gaulle.
Il ne me fut jamais répondu.
L’assassin a été exécuté dans les moindres délais.
Il est des cas où il
vaut mieux que les « délégués » ne puissent parler.
Toujours est-il que la question reste entière. On a
voulu faire disparaître le général Giraud. Donc il était gênant
pour qui ? Ce n’est certes pas le général De Gaulle qui est
l’instigateur de pareils procédés. Il est au-dessus de cela. On n’en
dira pas autant de certains de ses partisans. On aurait certainement trouvé,
si le B.C.R.A. ou la D.G.E.R. avaient voulu chercher.
Ce qu’on peut dire, c’est que ni la Justice, ni la
Police, ni le Service de Renseignements Généraux n’ont fait ce qu’ils
devaient faire, dans cette occasion, pour découvrir les auteurs d’un
attentat qui a été longuement prémédité, bien préparé, mal
exécuté.
L’attentat contre l’Amiral Darlan avait
certainement mieux réussi.
Quand on veut faire disparaître quelqu’un, il ne faut pas rater son coup.
Il est vrai que les assassins cherchèrent à masquer leur échec en diffament
celui qu’ils n’avaient pu faire disparaître.
Je ne me doutais certes pas des véritables( ?) raisons
qui avaient décidé le général De Gaulle[ à se séparer de
moi.
Récit véridique.
En janvier 1945, ma fille Monique, installée
avec moi à Dijon, visitait chaque jour à l’hôpital militaire les blessés
qui y affluaient du front d’Alsace. On ne la connaissait que sous son
prénom. Je lui avais interdit d’accepter le moindre galon.
Depuis plusieurs jours, elle s’occupait d’un jeune sous-officier
sympathique de la division Brosset(ex-F.F.L.) qui allait pouvoir partir
prochainement en convalescence.
---Mademoiselle, vous connaissez bien Dijon ?
---Oui, passablement.
---Savez-vous si le général Giraud habite ici ?
---Je ne sais pas. Pourquoi me demandez-vous cela ?
---Parce que pour nous de la division F.F.L. c’est un problème particulier.
Remarquez que je ne connais pas le général Giraud,
je ne l’ai vu qu’une fois quand il est venu inspecter la division en
Tunisie. On disait que c’était un général qui était calé, et qu’il
avait beaucoup contribué à refaire l’Armée.
Je sais qu’il est venu en Italie juste avant le commencement de l’offensive
sur Rome, et puis on ne la plus revu.
On a appris que le général De Gaulle
avait été obligé de se séparer de lui parce qu’il cédait tout
aux Américains. Il avait voulu leur vendre ou leur avait même vendu
les ports, les terrains d’aviation, les chemins de fer d’Algérie, de
Tunisie, du Maroc, d’A.O.F.
---Vous êtes sur de cela ? Comment l’avez-vous su
?
---Oh, Mademoiselle, c’est officiel. Dans chaque
régiment, des officiers sont venus nous faire une conférence à ce sujet. On
nous a donné des précisions, pour Dakar, pour Casablanca, pour
Oran.
---Vraiment cela m’étonne. Je me renseignerai.
Et le lendemain, le pauvre garçon, qui s’était
renseigné, lui aussi, sur son infirmière, lui faisait tout penaud ses
excuses.
Ceux qui, un peu partout en France, ont répandu cette calomnie,
n’ont pas fait leur « méa culpa ».
Quand je me suis élevé, chez le général De Gaulle,
contre de pareilles méthodes, il ma simplement répondu : «
Mais laissez donc cela, c’est vraiment trop bête
. »
Je suis entièrement de son avis. De pareilles
allégations sont parfaitement stupides. Mais que penser des chefs militaires
qui s’abaissent à une telle propagande, de ministres civils qui colportent
de pareils bruits, d’un Président de Gouvernement Provisoire qui tolère de
pareilles méthodes ?
« Calomniez, calomniez, il en restera toujours
quelque chose. »
La calomnie a fait son chemin…temporairement.
Elle a pu atteindre quelques milieux exaltés, elle n’a pas touché les
masses profondes de la nation.
Peu à peu, on a vu les Américains abandonner les
ports, les terrains d’aviation dont ils n’avaient plus besoin pour leurs
opérations. Nulle part et pour cause, ils n’ont excipé des accords que j’aurais
passés avec eux.
Sans me livrer à aucune comparaison, je suis sur de n’avoir
abandonné aucun droit de la France sur aucune de ses possessions. Je
connaissais trop l’empire colonial français et ses contingences pour me
livrer à aucune improvisation hâtive, à aucune promesse inconsidérée, qui
ensuite serait durement payée par la France et les Français.
Pas plus que l’assassinat physique, l’assassinat
moral n’a réussi, non plus que l’asservissement. Ni médaille militaire,
ni Grande Chancellerie de la Légion d’honneur, je n’ai rien accepté de ceux
qui m’ont privé de la seule joie à laquelle je croyais avoir droit :
rentrer en France à la tête des soldats qui venaient libérer la France.
"...
G.I. - Déconcertant
n’est-ce pas ? Le Général Giraud est trop modeste. Néanmoins par
ses sous-entendus il désigne bien le responsable de son attentat.
Les mêmes méthodes que pour celui de l’Amiral Darlan.
Des militaires sont à l’origine des deux cas. Comme le résultat de l’enquête
tout comme la procédure judiciaire ayant conduit à la mort sans délais,
deux hommes, victimes eux même de la tête pensante, bien à l’abri
derrière un micro.
Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque
chose, écrit le général Giraud.
On peut imaginer facilement le général De Gaulle
tenant un comité restreint ou juste un homme de confiance, comme il le
faisait on se servant de son ami Foccart( ?), dire :
« Darlan (Giraud) me fait de l’ombre ! Il va
nous créer des ennuis s’il reste à ce poste, je me méfie de Churchill
et de Rosevelt ».
Il n’en faudra pas plus pour que cet homme de paille
prenne les désires de De Gaulle comme des ordres. L’homme de
paille utilise les mêmes méthodes que son maître et tous ses contacts
seront cloisonnés de façon à ce que, si l’auteur est arrêté, les
enquêteurs ne puissent remonter la filière jusqu’à De Gaulle.
N’empêche que ce dernier aura tout combiné pour
arriver à ses fin.
Remarquez également avec quelle légèreté les enquêtes ont été menées
dans les deux cas. Des assassins qui sont persuadés d’avoir agi pour le
bien de leur patrie ; Des hommes à qui on a fait des promesses que rien ne
pourra leur arriver parce que c’est une mission qu’ils auront à accomplir
etc.etc. Des enquêteurs et des juges qui se contentent d’accepter des
déclarations aussi fantaisistes que débiles et un tribunal qui condamne à
mort avec la mise à exécution de la sentence de mort sans délais et sans
appel.
-D’une demande de grâce faite auprès de De Gaulle
par le général Giraud restée sans réponse et pour cause.
-Des jeeps militaires qu’on n’essaye même
pas de poursuivre ou de faire intercepter par les Gendarmeries situées entre
les deux villes. Comme si les liaisons radio ou téléphoniques n’existaient
pas ?
Il s’agissait quand même d’une tentative de meurtre
sur la personne d’un général.
Puis la réponse de De Gaulle sur les
calomnies. Il faut vraiment être culotté. Mais Giraud, peut être
pardonné, il ne connaissait pas son collègue comme nous le connaissons,
nous, de nos jours.
Encore une fois De Gaulle s'en tire à bon
compte. De plus vous remarquerez comment De Gaulle s'est
debarrassé de Giraud pour l'empêcher de participer avec son armée à
la libération de la France.
Je vous rappelle ce qu’ARGOUD, a écrit à ce
sujet :
“Mais cela ne suffit pas à l’auteur du “fil de l’épée”,
propriétaire exclusif de l’action d’entreprise. Il veut libérer la
France avec ses unités portant l’insigne de la croix de Lorraine, symboles
de la légitimité, supports de ses AMBITIONS."
C’est ainsi que va se développer une entreprise,
unique sans doute dans l’Histoire, où le chef d’une armée débauchera
ses propres troupes pour les faire servir sous sa bannière personnelle.
Voilà en gros et en petit ce que valait votre De
Gaulle. L’homme que nous pieds-noirs allions contribuer à porter au
pouvoir quelques années plus tard.
---==oOo==---
Puis le Bachaga Boualam de
révéler dans sont livre
« Mon Pays la France »
Editions
France Empire
68, rue J.J Rousseau - Paris (1er)
BOUALAM
p84 : ...
"Se rappelle-t-on ces guerriers la tête
enrubannée d"un chèche immaculé, de ces gandouras plissées, de ces
burnous aux couleurs chatoyantes. Le maréchal Pétain parlait de la mémoire
courte des Français. J"ose espérer qu"il se trompait et que nos
morts ne sont pas oublies.
Pour les officiers musulmans, l’Armistice n’avait
pas posé de problèmes, tous étaient restes fidèles au maréchal Pétain
dans leur majorité. Peut être le général De Gaulle ne nous
a-t-il jamais pardonné notre loyalisme, peut être ne pouvait-il pas
comprendre que de vieux combattants aient encore maintenant dans leur gourbi
la photo du maréchal ?
Et pourtant la guerre de 1939-1940 avait été ressentie
durement jusque dans les douars en Algérie. Nous avons beaucoup souffert des
restrictions. Cela n’a jamais empêché mon douar d’alimenter
continuellement en hommes les rangs de l’Armée.
Entre 1914, 1939, la libération et la rébellion, j’ai
perdu dans les Beni-Boudouanes plus de deux mille hommes.
Quelle est la commune de France qui peut s’enorgueillir
de porter sur son monument aux morts deux mille noms….
Un bien triste orgueil il est vrai. Des régiments algériens, les chefs n’ont
toujours eu qu’à se louer.
Les Algériens ont servi le drapeau français depuis
1832 et cela sur les quatre continents. Nul ne peut contester non plus qu’ils
l’ont fait pour la plus grande gloire de la France. Leur fidélité et aussi
leur bravoure dans tous les coups durs ont fait l’admiration du monde entier.
"...
G.I. - Notez
dans un coin ce qu’a dit Boualam lorsqu’il écrit que fidèle au
maréchal, De Gaulle ne leur aurait pas pardonné ! ! ! ! !…Sur
qu’il ne leur a jamais pardonné. Nous connaissons maintenant assez De
Gaulle pour le crier haut et fort.
BOUALAM
p86/87 : ...
" C’est le général Bourmont qui avait eu
le premier l’initiative d’incorporer dans l’Armée les Musulmans
désireux de servir la France. Les premiers qui le furent appartenaient à la
tribu des Zouaoua ce qui donna le nom des futurs régiments de zouaves…En
1841, il y avait déjà 6 500 volontaires qui, dans les spahis et les
tirailleurs, participèrent à la lutte contre Abd El-Kader.
En Crimée plus tard on les appelait « les
enfants du feu.» L’Italie les vit en 1859, puis le Mexique.
Pendant « la grande guerre » l’Algérie a fourni 176
000 combattants musulmans en grande partie volontaires et 115 000 d’origine
européenne. Le nombre de tués fut de 40 000 environ.
« La bravoure fit autant sinon plus que la science
militaire ; ils provoquèrent l’admiration de toute l’armée en faisant
preuve des qualités qui distinguent une troupe d’élite aussi bien dans la
défense que l’attaque. » "...
C’était à Solferino, le 24 juin 1859.
Cent trois ans plus tard, le 18 mai 1962 , parmi les
milliers de rapatriés qui encombraient les quais de Marseille, les
officiers de la marine marchande, « en grève »! ont pu voir un sous-officier
musulman, constellé de médailles, refouler ses larmes amères de
soldat.
Ce héros que trente hommes de l’A.L.N. avaient tenté
d’enlever pour l’exécuter et que je ramenais avec les miens, c’était
mon ami le sergent de spahis Gholamillah, le sous-officier musulman le
plus décoré de l’Armée française. Mais lui n’a pas eu le droit, comme
le proxénète Saadi Yacef, aux caméras de « Cinq colonnes à la
une »
.G.I.
- LES NOUVELLES GÉNÉRATIONS DE FRANÇAIS JUGERONT EN LEUR AME ET CONSCIENCE
---==oOo==---
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