Il y a chez
De Gaulle
cette hauteur haineuse
qu'on trouve chez
Brejnev
et chez
Adolphe Thiers.
Par
Guy Rolland
20 juillet 2005 |
Baraquement militaire en fin 42, à Casablanca, avant embarquement pour les USA.
Mon père et plusieurs centaines de ses camarades se préparent à l'envol pour
rejoindre les Forces Françaises Libres aux Etats-Unis.
Tout est organisé du début à la fin par l'Etat Français du Maréchal Pétain.
Tous ces soldats le savent qui affichent clairement leur respect et leur
reconnaissance au Maréchal et au Gouvernement qui leur permettent de
continuer la lutte. Il n'est que de voir les affiches au mur. Ce n'est pas De
Gaulle qui est affiché au mur mais Pétain et son Gouvernement. Alors,
pourquoi la suite,
pourquoi ?
Après la guerre quelques Juifs indignes et tous les gaullistes ont géré leur
victoire selon un axiome élémentaire: La victoire ne se partage pas.
Car la reconnaissance n'est pas un sentiment qui procède d'une pente naturelle.
C'est une ânerie de croire que Abel serait majoritaire contre une
minorité de Caïn. La vérité, c'est l'inverse !
Il
ne pouvait pas y avoir deux vainqueurs quand on sait, au surplus, que l'un des
deux ne s'est occupé que de sa propre réussite, qu'il a tout ordonné non pas à
la défaite de l'ennemi, mais à l'élimination de toute concurrence au sein du
camp français.
Qu'il s'est entouré sa vie durant de gens de sac et de corde, de gens sans aveu
qu'il a reniés sans la moindre hésitation dès qu'ils devenaient compromettants
dans le seul objectif de tenir les rênes du pays et de réaliser ses chimères
sans queue ni tête, toutes fondées dans son absolu désir de se venger de ses
propres imperfections.
Mitterrand
dans ce jeu-là l'aurait surpassé s'il avait été moins philosophe, s'il avait
moins aimé la vie, les femmes et ses amis. Le Florentin ne fut certes pas un
parangon de vertu. Mais contrairement à De Gaulle, il a sans doute aimé
charnellement son pays, son Histoire, ses écrivains et la peau et le coeur de
quelques Français.
Et Françaises.
Ce
n'est pas un hasard si Henri IV a déclaré que Paris valait bien une
messe, si Jean Paul II a convaincu les coeurs des incrédules. Il y a chez
De Gaulle cette hauteur haineuse qu'on trouve chez Brejnev et chez
Adolphe Thiers. Quand le bourgeois prend du galon, c'est terrible pour
tout le monde, même pour les bourgeois. Un chef d'état qui a su descendre de sa
tour d'ivoire au moins une fois dans sa vie - fut-ce jeune - pour contempler une
venus callipyge ou pour croiser du coeur le regard d'un chien perdu n'a plus
jamais le geste ou le mot inapproprié et qui fait mal.
Pétain
n'avait pas Churchill sur le râble, mais toute l'Armée allemande qui
venait d'écraser l'Armée française. A 85 ans il a été - selon le mot même de
De Gaulle ... - le bouclier. De Gaulle se flattant d'être le glaive!
Ce
De Gaulle qui traita Eisenhower et Churchill comme des ennemis,
qu'eut-il donné s'il avait eu la Wehrmacht, l'Abwehr et la Gestapo tous les
matins derrière la porte pour prendre le petit déjeuner ?
Guy
ROLLAND
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Tout ceci est connu et avéré. Mon oncle qui a passé les Pyrénées en 42 pour
rejoindre Giraud, et partait de Malte pour bombarder l' Allemagne,
était décoré de la Distinguished Flying Cross et du
Distinguished Service Order par les Alliés...pour ses actions en
guerre.
Mais comme il avait suivi Giraud en AFN, il n'a jamais pu être "Compagnon
de la Libération" mais il a été mis sur la touche, muté ... en Mauritanie, en
mi-45 !
Avant de se retrouver moniteur pilote à Marrakech où il est devenu patron de la
Division des Moniteurs de Pilotage. Il y est resté 11 ans, loin des "honneurs",
mais très heureux, car il adorait son job d'instructeur...
A
l'inverse de toi, qui baigne dans tous ces souvenirs, je considère les
politiques comme des gens infréquentables. Je mets dans le même sac De
Gaulle, Mitterrand et toute la clique qui les a entourés.
Il
y a bien des choses passionnantes à faire dans le vaste monde, loin
de ces marécages puants. De toutes façons on ne ré-écrira pas l'histoire : les
français préfèrent la légende gaulliste, avec ses fifis et "résistants" à la
solde de Moscou jusqu'en 42, à la vérité première qui est qu'il se sont presque
tous barrés en 40, ces français-là, les derrières bien en cacas, et jusqu'aux
Pyrénées, puis applaudi le "bouclier" [b]Pétain[/b] jusqu'en 44. Mais cette
vérité, les gaullistes ont toujours voulu la cacher, car elle est contraire à la
"légende"...
La grande majorité des fifis-cocos ont surtout profité de l'aubaine pour
exécuter sommairement à la libération 100.000 innocents. Il était
alors de toutes façons plus facile de tenir une tondeuse de coiffeur pour raser
de pauvres filles, qu'un bazooka contre les chars allemands.
Je ne vais jamais à aucune cérémonie aux monuments aux morts, pour ne plus
rencontrer toute cette clique et ses drapeaux, même si mon grand-père est tombé
sur la Somme en 1917. La page est tournée pour moi, depuis 62.
Je n'ai voulu d'aucune vie publique, d'aucune vie "citoyenne", d'aucune vie
associative. Je n'aime pas mon pays. Je m'envole ce soir pour l'Asie du Sud-Est,
l'Indochine. Là-bas je cause parfois avec de très vieux qui parlent encore
le français, et me parlent d'une autre France, celle des pionniers, des
gens d'une race qui a cessé d'exister dans notre mini-hexagone, depuis fort
longtemps...
amicalement !
M. X
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