OBSERVAIONS
La documentation qui précède permettra à chacun de tirer en
conscience, les conclusions qui conviennent.
On se bornera à souligner deux faits :
1) C'est après les accords d'Evian et souvent même après la
proclamation de l'indépendance algérienne, que deux mille personnes ont été
enlevées, séquestrées, torturées, soumises à des traitements dégradants et
souvent assassinées.
Cette constatation permet d'apprécier à sa juste valeur la thèse
officielle selon laquelle les accords d'Evian, geste de sagesse politique
du plus haut degré, ont jeté les bases d'une coopération confiante entre la
France et le nouvel Etat algérien.
2) Un millier d'hommes et de femmes vivent encore, ou vivaient encore il y
a quelques semaines, dans les camps de travaux forcés, dans les mines ou dans
les maisons de prostitution.
Le Gouvernement français préfère nier obstinément ce fait et laisser sans
suite les ouvertures, dues à des initiatives non officielles, qui auraient pu
conduire à la libération de quelques-uns de ces infortunés.
La conscience du monde civilisé, qui s'émeut à juste titre quand les
droits de la personne humaine sont violés où que ce soit sur la terre,
continuera-t-elle à opposer un silence honteux à la tragédie des disparus
d'Algérie ?