Extrait
de la lettre envoyée, le 26 avril 1958,
par Ben Bella à Krim Belkacem, Ben
Tobal et B
& Réactions
Recueilli par PA Barisain
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Quelques
mois après l'exécution par Boussouf,
au Maroc, d'Abane Ramdane
( 25 Décembre 1957), et 1 an et
demi après le "Congrès de la Soummam" ( 2 au 20 Août
1956), Ben Bella,
le grand ami d'Hervé
Bourges,
(son secrétaire de nationalité algérienne , l'homme qui va driver l'Année
2003 de l'Algérie ), il écrit du fond de sa prison pour approuver l'épuration.
PA Barisain
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Liberté Algérie Actualité
(Edition du 7/11/2002)
Extrait de la lettre envoyée, le 26 avril 1958,
par Ahmed Ben Bella
à Krim Belkacem, Ben Tobal
et B
Quand Ben Bella applaudissait le
crime
De A.
BEN.
"...le devoir vous
commande, vous qui êtes libres, de ne pas vous arrêter là, si vous êtes
logiques avec vous-mêmes et si votre but est de faire une œuvre salutaire..."
“Nous ne pouvons donc que
vous encourager dans cette voie de l’assainissement.
Il est de notre devoir à tous, si nous tenons à sauver la Révolution et l’Algérie
de demain, de nous montrer intraitable sur ce chapitre de l’épuration,
aussi faut-il être juste et aller jusqu’au fond des choses,
autrement nous ne ferons que pallier au plus urgent en laissant le mal
continuer ses ravages.
De notre part, nous considérons qu’un grand pas vient d’être fait : le
devoir vous commande, vous qui êtes libres, de ne pas vous arrêter là,
si vous êtes logiques avec vous-mêmes et si votre but est de faire une œuvre
salutaire.
Nous ne pouvons que vous appuyer dans la chasse de tous les germes de décomposition
qui ont pu se faufiler dans notre sein.
(...) À propos des hommes, nous faisons une nette différence entre ceux
qui ont été à la base de la Révolution ou en sont les produits les plus
purs et ceux que les circonstances lui ont adjoints d’une façon ou d’une
autre.
Confondre entre ces deux
catégories, tel qu’il a été fait à l’occasion du 20 août 1956, c’est
tout simplement faire une grossière erreur de jugement, lourde de
conséquences.”
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Ce que disent
les Algériens eux-mêmes:
Réponse
Ben Bella persiste
et signe
Par Lyès Bendaoud
Ce qui est certainement un élément grave dans
la polémique créée par M. Ahmed Ben Bella, ce
sont précisément les détails concernant sa propre personne. Si cela peut
intéresser les Algériens, c’est parce que ce monsieur a eu l’honneur de
présider aux destinées de leur pays pendant près de trois ans.
Dans un entretien, paru hier dans notre
confrère Le Matin, il laisse échapper une dose de rancœur à l’encontre
de tous ceux qui se sont opposés à “sa” vision
arabo-islamique de la glorieuse Révolution.
La ligne qu’il a défendue a donc “reposé sur des principes islamiques”.
Abane Ramdane ne devait pas se tromper sur l’appartenance et les
compétences de M. Ben Bella. Ce dernier confirme son fanatisme
nationaliste arabe, ce qui, en substance, mettait directement en
danger le cours d’une révolution menée par des Algériens au nom de leur
patrie d’abord. Il n’y a, du reste, plus de différence entre le premier
président de l’Algérie indépendante et un extrémiste
islamiste qui veut s’approprier l’appel du 1er Novembre 1954.
M. Ben Bella revient à la charge et accuse Abane et le colonel Omar
Ouamrane d’avoir “porté, après le congrès de La Soummam,
un grave préjudice à la Révolution”. Remarque : il ne cite que ces deux
héros, curieusement issus d’une même région.
Le haut commandement de la lutte de libération a dû se rendre à l’évidence
: un homme de division est forcément à tenir à l’écart des grandes
décisions. Des grandes orientations. Surtout lorsque les compétences ne sont
pas avérées.
Autre accusation, “le congrès a été un moyen pour négocier une (troisième)
voie comme solution qui ne concernait pas l’indépendance”.
C’est exactement comme si on reprochait à un homme politique vainqueur d’une
compétition électorale de n’avoir pas bâti sa stratégie pour gagner.
Le congrès de La Soummam, de l’aveu des révolutionnaires eux-mêmes (Ben
Khedda, Aït Ahmed, Yacef Saâdi…), a permis la structuration de la
Révolution et le succès de la lutte armée.
Abane ne pouvait pas “donner un coup de couteau dans le dos à cette
Révolution” ;
- pas plus que la “plate-forme de La Soummam
ne s’est trompée sur toute la ligne” ;
- pas plus qu’elle n’a “dénaturé les
fondements de l’appel du 1erNovembre” ; pas plus que la primauté de l’intérieur
sur l’extérieur n’a “semé de discorde dans les rangs des cadres de la
Révolution”.
Sûr alors que M. Ben Bella “a raté l’occasion de se taire”.
Les initiateurs et les penseurs du congrès de La Soummam ont tracé la voie
au triomphe de la guerre de Libération. Mais comme toutes les révolutions
“mangent leurs meilleurs” hommes, la nôtre n’a pas échappé à la
règle.
Cela ne veut pas dire qu’il ne reste pas des
bons hommes. Et si
les agneaux sortaient de leur silence ?
NDLR:
En choisissant d'aider Ben
Bella, De Gaulle,
le "visionnaire", a permis à l'Algérie de devenir arabo-islamiste
et contraignait les européens à l'exil.
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