CENTRE D'ETUDES PIED-NOIR
C.E.P.N. |
Message
recueilli
par Nicole Marquet
Josseline
Revel-Mouroz
14, avenue A. de Vigny
06100 Nice
Tel/Fax : 04 93 98 11 75
Courriel :rjosseline@aol.com
Nice, le 12 novembre 2003
Monsieur
Michel Diefenbacher
Casier de la Poste
Palais Bourbon
75355 Paris 07 SP
Monsieur le Député,
J'ai lu avec beaucoup d'intérêt votre rapport sur l'œuvre de la France Outre
Mer. On y trouve indéniablement des paroles rassurantes et une volonté de
répondre aux attentes des Européens d'Algérie et des Harkis. Les chapitres
concernant la mémoire ont particulièrement retenu mon attention. Toutefois, je
souhaiterais apporter quelques remarques et exprimer plusieurs souhaits.
Dans "L'hommage aux Harkis" (page 29) vous reproduisez une déclaration du Chef
de l'état, le 25 septembre 2001, dans laquelle il évoque "une terrible
tragédie". Il s'agit, en réalité d'un crime d'état, dans la mesure où le
gouvernement de l'époque et, en particulier, les ministres Joxe et
Messmer, avaient interdit le territoire de la métropole aux Harkis et à
leurs familles, les vouant ainsi à une mort atroce. C'est ce qui s'est produit.
Le
Chef de l'état ajoute également, à propos de ces massacres, que "la France … n'a
pas su les empêcher." Tout d'abord la France est une entité qui représente, en
principe, tout le peuple français, à qui on ne saurait faire porter la
responsabilité d'une politique criminelle menée par des individus. Or ce sont
bien des individus qui n'ont pas voulu protéger les Harkis et leurs
familles. Il en va de même pour les massacres du 5 juillet à Oran. Les récentes
déclarations de M. Messmer à ce sujet sont on ne peut plus claires :
le chef de l'état ne voulait pas d'une nouvelle guerre d'Algérie. C'est
d'ailleurs un point qui a été souligné par les historiens sérieux.
On
pourrait, à ce sujet, reprendre les paroles du Chef de l'état, prononcées le 16
juillet 1995, jour anniversaire de la rafle du Veld'Hiv : "la France
manquant à sa parole … livrait ses protégés à leurs bourreaux … La France patrie
des lumières, patrie des droits de l'homme, terre d'accueil, terre d'asile …"
D'autre part, alors que le Maire de Paris a cru devoir consacrer une plaque aux
victimes du 17 octobre 1961 qui manifestaient contre la France, aucun
monument ou plaque commémorative n'existe pour les victimes civiles des
massacres, bombes, enlèvements perpétrés par le FLN. Pire encore, le Chef de
l'état, au cours de son voyage en Algérie a déposé une gerbe au monument des
"martyrs" du FLN et a serré la main de deux terroristes notoires. Ce
geste ne pouvait être considéré que comme une insulte par ceux qui ont subi le
terrorisme du FLN et qui ne peuvent même pas exprimer leur indignation
officiellement.
En
ce qui concerne le Mémorial de Marseille il est nécessaire d'établir des liens
avec l'université, mais aussi avec les associations, dont certaines sont animées
par des universitaires.
Par conséquent, nous vous demandons que :
1. Les responsabilités des gouvernants de l'époque soient clairement
établies dans la fusillade du 26 mars, les massacres d'Oran, les massacres de
Harkis, leur enfermement dans des camps avec leurs familles, avec les
conséquences qui en ont découlé.
2. Les réparations morales et matérielles se fassent au grand jour et qu'elles
figurent dans les livres d'histoire, afin que justice nous soit rendue et
que disparaissent les diffamations concernant nos parents, grands-parents et
arrière-grands-parents qui nous ont valu, et nous valent encore quelquefois, une
attitude hostile de la part de nos compatriotes.
3. Tout soit mis en œuvre pour savoir ce que sont devenue nos 3000
disparus.
4. Que la date du 5 décembre qui a été retenue comme pis-aller soit la seule
date de commémoration officielle.
5. Les propositions de loi déposées par MM Soisson, Luca, Bacquet, Vercamer,
Leonetti/Douste-Blazy soient prises en compte.
J'espère que nos demandes légitimes trouveront un écho favorable et je vous prie
d'agréer, monsieur le Député, l'expression de ma considération distinguée.
---==oOo==---
http://www.algerie-francaise.org/messmer/
http://www.algerie-francaise.org/documents/joxe-criminel.shtml
http://www.algerie-francaise.org/documents/deferre.shtml
http://www.algerie-francaise.org/plainte/
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