Valeurs actuelles
du 28 Septembre 2001
massacre des Harkis
Par
Catherine Nay |
Réaction de Georges Viala
Georges
Viala
1er octobre 2001
17 rue des Marronniers
75016 Paris
tel/fax 01 4527 6527
Harkis
Dans le n° du 28
Septembre de Valeurs actuelles, Catherine Nay, reprend un thème
maintenant classique qui vise à exonéré les dirigeants français des années 60 de
toute culpabilité dans le massacre des Harkis longtemps dissimulé
à l’opinion publique
Elle reprend la thèse de Messmer :
« c’est le FLN
qui les a assassinés, mais nous n’y sommes pour rien, nous avons été trompés,
surpris ».
Ce discours couvre
une imposture
Le prix Nobel
d’Economie Maurice Allais avait, plusieurs mois avant l’indépendance
prévenu de ce qui allait inévitablement se passer en Algérie si l’on abandonnait
les Harkis et les pieds-noirs à leur sort.
Son livre,
récemment réédité, « l’Algérie d’Evian », lui attira la rancœur
sournoise du Pouvoir qui fit par représailles saboter sa carrière universitaire
Dans cette
affaire, le parallèle avec l’affaire du Vel d’Hiv ne peut être éludé
De Gaulle
et Louis Joxe y sont les Laval et Darquier de Pellepoix,
qui eux aussi « ignoraient » que les Allemands allaient massacrer les juifs.
Avec la différence que les Nazis étaient vainqueurs alors que le FLN était
vaincu et hors d’état de s’opposer à l’armée ; l’argument de Messmer
« on n’allait pas
relancer la guerre pour sauver les Harkis »,
outre qu’il est l’aveu d’un abandon délibérée, ne tient pas, car des
officiers courageux ont forcé, après le cesser-le-feu et les armes à la main,
des barrages FLN pour finalement évacuer et sauver leurs hommes, sans autres
conséquences que des glapissements diplomatiques.
Messmer
avait plus de pouvoir et de responsabilité que n’en eu Papon, et ne
courait aucun danger physique à refuser les ordres de Joxe ou à donner
l’alerte.
Sous lui, les
Papons furent nombreux et zélés : Katz, Ailleret, Brébisson, la liste
est longue.
La vérité est que
depuis De Gaulle jusqu’aux échelons les plus bas, voulait « en finir » en
finir à n’importe quel prix, voire même peut-être pour obtenir des avantages
illusoires, sur le pétrole et un site saharien d’essais nucléaires,
tapant sur les pieds-noirs comme un ivrogne tape sur son chien qui ne
veut pas crever, du haut en bas de l’échelle on s’était accommodé du sort
prévisible des harkis.
« La France » a renvoyé des navires sur lesquels des harkis
avaient trouvé refuge, et qui furent égorgés ou fusillés à peine
débarqués ; le colonel Meliani peut en témoigner.
Des harkis ont déposé une plainte contre « la France » faisons
confiance à la Justice pour noyer le poisson ; mais ils iront plus haut, hors
des frontières et de l’atmosphère confinée qu’elles abritent.
Quant à l’OAS, censé avoir « rendu inévitable » le départ des pieds-noirs,
Ben Bellah lui-même a fait nettement justice de cette misérable et bien
commode excuse .
Catherine Nay
sait tout cela et l’on peut donc se demander la raison de son article
G.Viala
(envoyé ce jour
au courrier de
Valeurs Actuelles et à catherine Nay)
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