CA
AUSSI
C'ÉTAIT DE GAULLE
de
Guy Forzy
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Partie 1
Guy Forzy
Un
acteur de la guerre dénonce les pages rouges du gaullisme
Collection
« Politiquement incorrect »
---==oOo==---
Ça
aussi, c'était De Gaulle !
(A
lire et à commander sur le site Editions DUALPHA)
http://www.dualpha.com
882 pages ‑ 65 €
Lorsqu'Alain Peyrefitte publia sa trilogie sur « Mon
Général » (C'était De Gaulle !), Guy Forzy décida de ne
pas laisser passer une telle provocation à la mémoire des victimes du gaullisme.
Peyrefitte, collaborateur empressé, est l'exemple de l'homme qui subit
l'envoûtement et le Pouvoir maléfique et sans contrôle de celui qui a confisqué
l'autorité à son seul profit.
Guy
Forzy
entreprit à son tour de décortiquer la vie et l'action de Charles De Gaulle,
de la Première Guerre mondiale (où il fut le seul officier à se rendre à
l'ennemi durant la bataille de Verdun) à la Seconde (où toute son action ne
fut guidée que par l'ambition personnelle, les complots, la trahison et
l'imposture), puis son retour programmé au moment des « évènements d'Algérie
»: il déploya alors tous son talent dans les reniements sur fond de
rancoeurs. Guy Forzy ne laisse rien dans l'ombre: cette somme est une
véritable volée de bois vert à la légende du
« Grand Homme » qui fut surtout un grand (le plus grand?) mystificateur
de l'Histoire de la France !
Ce sont ici d'autres vérités, soigneusement occultées par les
thuriféraires du « Grand Homme »... ou par lui-même!
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Pour tous les défenseurs de l'Algérie française, le nom de Guy
Forzy n'est pas inconnu: né au Douar Beni‑Maïda (Tiaret) en Algérie, acteur
(et victime) du lâchage programmé de ce département français il n'a jamais
baissé les bras et a continué de se battre pour défendre la mémoire de cette
Algérie française tant bafouée. Dès 1962, il crée l'Union des comités de défense
des agriculteurs rapatriés, puis en 1975, avec Jacques Roseau, le
RECOURS‑France (Rassemblement et Coordination Unitaire des Rapatriés et
Spoliés). En 1984, à l'occasion du 50ème anniversaire du débarquement en
Provence, il crée « Mémoire de la France d'Outre‑mer ». Il a été Délégué
interministériel aux Rapatriés de 1995 à 1997.
Après avoir lu ce livre, plus personne ne pourra continuer d'être
abusé par la légende du Sauveur de la Nation Française. Ça aussi
c’était De Gaulle !
A d'ailleurs obtenu le PRIX VÉRITAS 2003.
Guy Forzy en a confié une réédition revue, augmentée et corrigée à
Philippe Randa et la collection « Vérité pour l'Histoire » n'aura
jamais porté aussi bien son nom.
---==oOo==---
Jacques Laurent
(dit Cecil Saint Laurent: écrivain, romancier et historien)
confirme :
« Cet homme (De Gaulle) bondit sur toutes les occasions
d'envenimer les drames et les blessures. Il ne s'est jamais intéressé à la
guérison de nos désastres, mais à leur exploitation. L'éventualité de
l'Armistice ne l'a pas fait sursauter d'indignation (puisqu'il faisait parti
d'un gouvernement qui en discutait le principe), mais il fut choqué par
l'absence de son nom dans le nouveau gouvernement du maréchal Pétain avec
lequel il avait les plu mauvais rapports depuis 1928. Indifférent à tout ce qui
ne sert pas immédiatement son propre intérêt, il se rebelle et s'abandonne tout
simplement aux pulsions violentes de son caractère. Son amour propre est
éternellement écorché. Il met à sa main des tribunaux spéciaux devant lesquels
les prévenus sont privés des droits les plus élémentaires des justiciables et
même des recours ! »
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…..
Un témoin gênant
Le capitaine de réserve Gaston Servolles agriculteur dans le Sersou déjà
rencontré comme brigadier au 12ème Régiment de chasseurs d'Afrique, lors de la
libération de Paris, est au coeur de l'affaire, malgré lui, car il exploite les
renseignements que viennent de lui fournir deux rescapés de purges provoquées
dans la Willaya IV par l'affaire Si Salah.
Les deux gradés « fellagha » racontent le supplice de l'hélicoptère, inventé par
le docteur Hassan, médecin d'Orléansville qui a rejoint rébellion. Le
suspect est attaché à un arbre par les chevilles et les poignets, face au sol.
Au‑dessous de la branche, un foyer de braises incandescentes. Le corps est
rapproché ou éloigné selon l'intensité de l'interrogatoire qui consiste à
dénoncer tel ou tel. L'effet est radical, le supplicié révèle toujours un nom
(n'importe lequel) ce qui n'empêchera pas qu'il sera quand même exécuté.
Sur renseignements fournis par les rescapés, l'armée intervient et sauve in
extremis deux hommes en piteux état et récupère, caché dans un fût de 200 litres
vide, toutes les fiches des djounouds interrogés, puis achevés par Hassan.
Pourtant précieux, les renseignements transmis à Alger ne seront ni exploités ni
diffusés, mais notre capitaine n'en a pas fini avec les Français, il en sait
trop sur Si Salah et Si Mohamed et leur escapade à l'Élysée.
Au cours d'une permission qu'il passe à Toulouse, il est arrêté et transféré «
par avion spécial » à Alger, mis au secret aux Tagarins, la caserne où sévit le
colonel Debrosse.
Il est gardé par un musulman, pro FLN, armé d'une mitraillette.
Dans d~autres cellules, il y a Gingembre qui vient de Paris, madame
Salasc et la capitaine Luchetti, toutes deux très marquées par les
sévices les plus honteux que leur ont infligés leurs geôliers français.
http://www.algerie-francaise.org/tortures/susini.shtml
Page 592
Le commandant des gardes Dassomville, accompagné d'un inspecteur de
police (FLN) et de deux sbires, mène un interrogatoire serré, et vers 2 heures
du matin, alors qu'Alger est soumis au couvre‑feu, il ordonne à Servolles
de le suivre pour aller « reconnaître » une villa sur les hauteurs de la ville.
Servolles
comprend immédiatement qu'il est convié à une « corvée de bois » dont il ne
reviendra jamais. Il joue sa vie. Saisissant un tabouret, il menace d'assommer
le premier garde qui s'approchera puis se met à hurler pour alerter les familles
des gendarmes dont les logement donnent sur la cour, fenêtres ouvertes, car il
fait chaud en ce mois de septembre 1961.
Très vite, l'agitation gagne la caserne des Tagatins et les fenêtres s'allument,
obligeant les gendarmes qui promettent de régler ce compte plus tard, à se
retirer.
Le commandant Renouar du CCI, service auquel appartient Servolles,
tire son adjoint des griffes des mobiles, Sans être jugé, Servolles, fera
dix‑neuf mois à la Santé. Au cours de sa détention, il a vu le colonel
Debrosse, en tenue, bourrer de coups de pieds un détenu, Romdien
entrepreneur à Staoueli, tombé à terre dans la cour de la caserne.
Madame Salasc, pharmacienne à Alger et mère de famille, fut odieusement
maltraitée (pour rester dans des termes acceptables) par ses tortionnaires au
képi rouge. On comprend que le régime gaulliste ait nommé général «un
Debrosse» qui accomplissait de pareils exploits, cependant qu'un drame
devait marquer la famille de ce «tortionnaire».
Sa fille, mariée en Algérie à un Pied‑noir, ne put supporter les récits
rapportés sur les activités de son père et mit fin à ses jours !
[* ]Tagarins,
quartier situé au dessus de la
casbah, près de la caserne d'Orléans où s'installèrent les « maures, chassés
d'Espagne au moment de la Reconquista ».
Page 593
Il faut vider le bled
Une quarantaine d'agriculteurs européens déportés : les rafles du 4 septembre
1961 sont perpétrées par "ordre direct de l'Elysée"
Lettre de Christiane Hind, soeur d'Aymeri Forzy,
conseiller municipal du douar Beni Maïda, dont le maire est Mohamed Kiddoud.
Vendredi 15 septembre 1961
Mes chers parents,
Depuis ma dernière lettre, les choses vont moins bien pour nous.
Hubert a fait l'objet d'un internement administratif, et nous l'avons
accompagné hier à aérodrome de Bouchekif, avec Houbart, Lagarrigue et 3
autres personnes de Tiaret, tous sont partis pour le camp d'hébergement de
M'sila, à 300 km de Vialar, dans le Sud Constantinois.
Voici comment les choses se sont passées: Mercredi, Aimery, Hélène et
leurs enfants venaient d'arriver d'Alger à 12h3O et nous étions tous à table à
la maison, ainsi qu'Hubert, naturellement, quand la voiture des gendarmes
est arrivée dans la cour. Hubert s'est levé pour aller les recevoir, et
quelques minutes plus tard, il est revenu vers nous dans la salle à manger,
suivi d'un gendarme, a déposé son revolver sur la table et nous a annoncé qu'on
voulait l'emmener. Nous avons tous assez mal reçu la chose et avons déclaré que
nous ne le laisserions pas partir Puis le lieutenant Plisson est arrivé.
Nous avons parlementé avec lui assez longtemps et avons pu téléphoner aussitôt
au colonel Amar et au sous-préfet. Le colonel est arrivé aussitôt pour
nous dire qu il ne fallait pas s'opposer à son départ, que cela ne servait à
tien car lui ne pourrait
qu’ exécuter les ordres qu'il recevrait. Mais comme on le lui a dit, il est
inqualifiable de venir chercher quelqu'un qui n'a rien à se reprocher et à qui
on ne donne ni mandat d'arrêt, car il n’avait aucun motif, sauf la mention :
« susceptible de nuire à la sécurité de l'Etat »
Pendant ce temps, les gens de Vialar arrivaient à la ferme les uns après les
autres. Quand le Colonel est sorti et qu'il a vu tous ces hommes, debout les
bras croisés, l'oeil mauvais, il n’a pas été ravi, comme vous pensez. Après son
départ, les gens ont continué d'arriver, il y avait plus de 100 personnes dans
la cour d'entrée et le jardin. C'était vraiment émouvant.
Le sous‑préfet musulman avait filé, dès que prévenu, à Tiaret pour intervenir
auprès du préfet, avec Plisson. Gustave Martin est venu aussi
ainsi que Kidoud et Allah. Les autorités n'étaient pas dans leurs
petits souliers! Vers 5 heures, coup de téléphone du colonel, disant que Tiaret
avait téléphoné d'arrêter l'opération. Au bout d'un moment les gens sont
repartis mais le sous‑préfet et Plisson revenaient de Tiaret et
s'arrêtaient pour nous dire qu'Alger restait inflexible et que les gardes
mobiles allaient être envoyés et emploieraient les grands moyens s'il le
fallait. Puis à 10h du soir le Colonel a convoqué Aimery à son bureau, et
là ils ont conféré plus d'une heure...
Attaqué la nuit par les rebelles Allah Mohamed et sa famille furent
sauvés par l'intervention des frères Forzy.
Après l'échec des pourparlers de Melun, De Gaulle dit brutalement à son
interlocuteur :
‑
« Melun n'a jamais existé ».
Furieux de voir que ceux qui sont engagés à Évian traînent en longueur, il
interpelle Louis Joxe à l'autre bout du fil :
‑ Alors
Joxe ! Vous aurez bientôt fini avec vos «macaques»? Ne vous laissez pas
arrêter par des broutilles.
Mais, quelques jours après, l'accueil est glacial
‑ Alors Joxe, vous avez encore tout abandonné.
( Il
s'agissait du « domaine réservé du Sahara ).
…..
CHAPITRE XIX
La machination
diabolique
collaboration et accord secret avec le FLN
Alors que les
oppositions à sa politique algérienne sont de plus en Plus vives, le Général
veut en finir. Après son discours explosif sur l'autodétermination, il croit
pouvoir favoriser les mouvements populaires des quartiers mixtes ou à majorité
musulmane des grandes villes algériennes, persuadé que ces élans « contrôlés »
auront une incidence décisive sur l'évolution de sa politique en même temps
qu'il sont censés démontrer l'antagonisme qui sépare les communautés.
Pour mettre
toutes les chances de son côtés, il fait élargir encore 3 500 condamnés pour
actes de terrorisme, lesquels auréolés de leurs exploits « amnistiés »,
participent à la prise en main brutale de foules qui échappaient jusqu'alors à
l'organisation politico‑administrative du FLN.
Parallèlement, la
cellule élyséenne en étroit contact avec les équipes de François Coulet
et le Mouvement national pour l'autodétermination du manipulateur Jacques
Dauer, qui tous collaborent avec les dirigeants du FLN, mettent au point la
machination destinée à prouver aux yeux du monde, la volonté d'indépendance du
peuple d'Algérie.
Acte premier
Arrivé le 9
décembre 1960, dans la paisible ville oranaise d'Aïn Témouchent, le
Général commence par une traditionnelle tournée des popotes, destinée à rassurer
les militaires, avant de s'adonner à quelques bains de foules.
Tournant
ostensiblement le dos aux Européens pourtant entourés de français musulmans, il
va se mêler à une manifestation « bien encadrée » où paraissent les pancartes
favorables à Abbas et à l'Algérie algérienne.
Page 656
Négligeant de mentionner slogans et drapeaux verts, De Gaulle, une fois
de plus faussaire de l'histoire, rapporte dans ses mémoires :
«Dès mon arrivée, je constate
l'attitude malveillante des Pieds noirs, alors que le lendemain à Blida, Zedine,
Cherchell et Orléansville I'atmosphère reste pesante. Les Européens gardent le
silence. Les Arabes (sic) ne quittent pas leur maison. En revanche, là où les
Européens sont peu nombreux, la population musulmane est dehors et je me vois
accompagné de chaleureuses escortes ».
Alors que d'est en ouest, il provoque les partisans de l'Algérie française, à
Tlemcen, puis à Bougie le scénario déraille et les « chaleureuses escortes »
n'ovationnent plus que Ferhat Abbas.
De Gaulle
fait la grimace et tance vertement son ministre de l'Information, Guillaumat,
qui venait de déclarer, mais un peu tôt, aux journalistes médusés : « Vous
voyez, nous (?) aussi savons manipuler les foules ».
De son côté, Mauriac fils, chouchou du Général, qui était dans le «
secret des dieux » avait câblé la veille à l'AFP des communiqués relatant
l'enthousiasme des Algériens en faveur du Général qui n'était pas encore arrivé
en Algérie.
Acte deuxième
Tandis qu'il s'attarde à toiser Français et Français musulmans, et que cette
attitude est complaisamment « diffusée, » sur tout le territoire par les médias,
des manifestations, organisées et encadrées, prennent corps dans les grandes
villes (Alger, Oran et Bône) où il était exclu que le Général paraisse, les
agents du Mossad israélien (déjà informés de l'accord des Français avec le FLN)
ayant averti Paris que deux attentats étaient prévus contre la personne du
Président français.
Par contre, à la Casbah, Belcourt ou Champ de manoeuvre, tous les témoignages
sont unanimes pour révéler que, sur ordre, des officiers des Sections
administratives urbaines (SAU), sélectionnés pour leur attachement au chef de
l'État, abuseront les « harkis » pour les inciter à favoriser les rassemblements
destinés à célébrer le général !
Immédiatement pris en mains par les méthodes radicales du FLN la « spontanéité
populaire » se transforme en émeute.
Fanatisées par les slogans nationalistes et les stridents « youyous » des
choeurs féminins, des bandes déchaînées commencent à massacrer des Musulmans
réputés pro‑français, pillent des magasins, incendient une synagogue, sans que
gardes mobiles ou CRS n'interviennent.
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Des Musulmans réputés pro‑français, pillent des magasins,
incendient une synagogue, sans que gardes mobiles ou CRS n'interviennent.
Le Résident général, dépassé, est contraint de faire appel aux
parachutistes et au 9ème Régiment de zouaves, auxquels il donne ordre d'ouvrir
le feu. C'est l'hécatombe.
Acte troisième
De
Gaulle,
crispé toute la journée, arrive à Biskra. Évitant la préfecture des Oasis, il
s'installe avec ses seuls fidèles à l'hôtel du même nom, pour entendre le compte
rendu de son délégué : cent‑dix‑huit morts, des centaines de blessés, tous
musulmans.
Par contre à Bône, gendarmes mobiles et CRS, «plus courageux qu'à
Alger», ont violemment dispersé une manifestation d'Européens hostiles au chef
de l'État faisant une dizaine de tués.
Le Général est satisfait, et lance une sévère diatribe contre ces
Pieds noirs « qui voulaient empêcher , c'est‑à‑dire la France, de mettre
les pieds à Oran ou à Alger.
C est
ça leur Algérie française ?
s'indigne‑t‑il. Interdire
à la France d'être chez Elle
».
Puis lui reviennent en mémoire ses rancoeurs de 1943. Ni
Pétain, ni les Américains, ni ce benêt de Giraud ne l'en ont empêché
«
A fortiori, ces braillards de Pieds noirs
».
Tous ceux qui l'entourent (Crépin, Morin, Terrenoire, Joxe
avec lequel il échange des regards entendus), admettent qu'il « jouit »
littéralement à l'évocation de ces scènes où les Algériens l'ont vénéré, tandis
que les Européens conspuaient la « grande Zohra ».
Dés lors, il tient son irréversible «raison d'État»
‑
Enfin !
soupire‑t‑il,
ils ont
osé.
Les drapeaux verts sont sortis à Alger.
Aidé de Joxe, le chef des armées s'emploie à faire
partager sa satisfaction à son entourage éberlué :
‑
C'est une grande première, le FLN est bien l'Algérie.
Acte quatrième
…..
Partie 2
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