CA
AUSSI
C'ÉTAIT DE GAULLE
de
Guy Forzy
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Partie 2
Ça
aussi, c'était De Gaulle !
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Vérités pour l’Histoire
Dans
l'avion qui les ramène à Paris, il tire la leçon du voyage et conclut à
l'adresse de son ministre de l'Information qu'il va congédier tout comme
Morin :
«
Après cette démonstration d'une Algérie FLN Il faut trouver un arrangement avec
le GPRA ».
Le
témoignage de Jacques Soustelle, ancien «compagnon» (homme du
renseignement pas excellence puisqu'il fût le chef du BCRA, de 1941 à 1945, à
Londres puis Alger), révèle qu'un «accord ultra secret» avait abouti à
une entente entre les Français qui « pressaient » en vain les gens du FLN de
s'asseoir à la table des négociations en contrepartie de quoi le « parti unique
algérien » :
1‑assurerait
le contrôle des principaux quartiers populaires à forte densité musulmane des
grandes villes d'Algérie ;
2‑
collaborerait avec les représentants du maintien de l'ordre, pour l'organisation
des manifestations ;
3‑
tandis que l'armée française isolerait les dits quartiers et durcirait son
attitude y compris jusqu'à l'ouverture du feu face aux Européens d’ Algérie.
**
Seul le journal italien Il tempo devait dévoiler cette information, en
tous points conforme au schéma de déstabilisation et de démantèlement de cette
société pluriethnique, pluriculturelle et plurireligieuse qu'était l'Algérie,
alors en voie de pacification avancée.
***
André Rosfelder dans "Le Onzième Commandement", affirme que
son frère Roger, proche des milieux libéraux d'Algérie, avait aussi
communiqué ce plan.
Le
guet‑apens de la Casbah fut confirmé à l'auteur par un témoin direct de ces
faits.
Français musulman, retiré à Auch où il devait mourir des suites de sévices subis
à Alger, Fritz (tel était son pseudo) avait rejoint les bleus du
capitaine Léger, après avoir exécuté de sa main d'une balle dans le front
les deux assassins de son père. Abandonné après l'indépendance, découvert par le
FLN, battu, martyrisé, humilié et promené sous les sarcasmes et les crachats
dans les venelles de la vieille cité des corsaires, il s'évada grâce à une
complicité, se présenta à l'ambassade de France. à Hydra qui le refoula à trois
reprises, mais réussit tout de même à fuir l'Algérie.
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***** Enfin, le colonel Le Perdriel, présent à Alger lors du «putsch des
généraux », affirme qu'un document provenant de l'Élysée et annoté de la main du
général De Gaulle, donne instruction à son délégué en Algérie « d'activer
le dispositif en particulier à la Casbah auprès des SAU (section
administrative urbaine) pour mobiliser les foules en faveur de la politique du
général De Gaulle, mais surtout de tout faire pour créer puis approfondir
le fossé entre les deux communautés ».
Ce
document, récupéré au Gouvernement général par le lieutenant Degueldre
le 29
avril 1961,
fera l'objet de recherches et de perquisitions dans toutes les « planques » du «
chef des Deltas » et explique qu'un tel secret ne pouvait qu'amener l'ancien
officier de Légion dans les fossés de Vincennes.
****** C'est alors que Michel Debré, encore Premier ministre, prescrit à
l'Armée « quelle doit être pénétrée de cette nécessité, d'exercer sa pression
sur les populations pour que le suffrage "réponde par l'affirmative a question
qui n’est encore ni définitive ni posée sur le prochain Référendum (sic) ! ».
Or, le général Jacquin, chef des services spéciaux, qui relate cette
malencontreuse et désastreuse tournée du chef des Armées, rappelle que ce
dernier lui‑même avait impérativement demandé et donné ordre à ses chefs
militaires, de s'abstenir de tout acte approchant la politique!
Paroles malheureuses
On
doit rappeler que quelques jours avant ces tragiques journées, le député d'Alger
Marc Lauriol, accompagné du député français musulman (international de
football) Mourad Kaouah, rapportait les propos que lui avait tenus le
Président De Gaulle :
«
L'armée ne sait que cogner, matraquer ou torturer. Elle ne fait que des
conneries. Elle a fait l'affaire Dreyfus, puis l'affaire Pétain. Maintenant,
elle veut faire l'intégration.
Les
magistrats militaires sont des incapables, des médiocres, des exécuteurs des
hautes oeuvres !
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Les
Musulmans ne seront jamais des Français. Ils me font confiance parce qu ils
attendent que je leur ramène Ferhat Abbas. Ils détestent les Français
d’Algérie. Moi, seul en 1944, ai fait quelque chose pour eux !»
Il
est évident que de pareils propos, ne pouvaient pas lui conserver la confiance
de ceux qui l'avaient acclamé, à tort, deux ans plus tôt
«Ma
politique
(laquelle ?)
a
été sabotée !»
Pour
justifier le colossal échec de son entêtement, le Général qui venait d'associer
sa personne à la triste mascarade de décembre 1960, devait affirmer que les
«
oppositions qu'il avait rencontrées »
avaient saboté sa solution du problème algérien.
Une
fois encore l'argument ne tient pas.
D'abord parce que la révolte d'une partie de l'armée qui refuse de couvrir le
parjure de son chef se situe le 22 avril 1961.
Ensuite parce que OAS, son bouc émissaire, ne se révèlera qu'en juin de
la même année, créée à Madrid par Pierre Lagaillarde qui y est réfugié.
Ces
deux réactions, qu'elles soient d'ordre moral ou consécutives à une légitime
auto‑défense, sont non seulement largement postérieures à la conclusion de ce
voyage, mais surtout consécutives à l'affirmation qui annonçait que : «
L'Algérie était le FLN ».
Si
telle avait été la réalité, pourquoi le chef de l'État en même temps que des
armées qui disposait lors du coup d'Etat de mai 1958 de suffisamment d'éléments
pour orienter une évolution « harmonieuse » entre les deux pays, s'est‑il
ingénié à recourir à des artifices déloyaux, à de mensongères déclarations, mais
surtout à des manoeuvres qui ne pouvaient que provoquer les réactions qu'il
dénonçait ?
C'est bien le gardien de la Constitution qui annule la volonté populaire
exprimée nettement en 1958 par un autre référendum dont il écarte, en 1961, les
citoyens les plus concernés en usant d'une question ambiguë
«
Voulez‑vous la paix en Algérie ? »,
à laquelle nul évidemment ne peut dire non, même si il ne précise pas la nature
de cette paix.
C'est le détenteur de tous les pouvoirs qui exerce aussi une pression constante
sur le Parlement, les partis politiques, les médias et l'opinion publique.
.../...
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C'est le Chef suprême des armées qui emploie celles‑ci, appuyées par des forces
de l'ordre, voire des milices, pour fusiller alternativement et selon ses
humeurs, l'une ou l'autres des communautés dont il doit assurer la sécurité et
la cohésion.
Lui enfin, qui incite ses troupes, y compris les jeunes appelés du contingent «
à collaborer » avec ces organisations de tueurs qu’il avait juré d'ignorer.
Dès lors, quel citoyen, quelle conscience, quel soldat digne de ce nom pouvait
suivre le cheminement sinueux, obscur et malsain de sa politique de «
gribouille(1)
»
dont chacun sait désormais :
‑ Pour l'armée, qu'elle menait au parjure ;
‑ Pour les Européens, qu’elle aboutissait à la perte du sol natal, à
l'exil, aux spoliations, à la disparition pour certains, donc à la mort ;
‑ Pour les Musulmans, même épris d'Indépendance, qu'elle deviendrait «
dépendance » dans le silence et la misère, tandis que pour tant d'autres, elle
préfigurait le martyr et l'exécution.
Même si la plupart ignoraient le rôle que le chef de l'État avait joué dans le
sort tragique de la Syrie et de l'Algérie en 1945, de l'Indochine ou de
l'Afrique noire, tous instinctivement, intuitivement, percevaient l'anarchie qui
allaient engloutir l'Algérie.
(1)
Gribouille
:
personne mal avisée qui se jette stupidement dans les ennuis et les maux mêmes
qu'il voulait éviter (Le Robert).
De Gaulle fait l'unanimité contre lui « au Machin ».
Encore un faux pas, alors que le calme semblait revenir, y compris en Kabylie,
point le plus névralgique, comme l'indique L'Écho d'Alger du 15 décembre 1960,
l'entourage du Général s'inquiète de ses discours de plus en plus provocateurs :
«Il en dit trop
et déchaîne inutilement les passion.
Aussi l'émeute gronde, et à Bône comme à Oran, des bruits d'un attentat contre
sa personne font annuler la visite des deux villes.
De Gaulle abrège donc son voyage, ce qui amène le Ministre de l’Information à
informer à sa façon : « Le Général a été fort affecté par les évènements d’Alger
(où il n'a pas mis les pieds). Il est décidé à tirer des leçons de ce qu il a vu
! »
Stupéfiant compte‑rendu, après avoir provoqué ces violences, dont il va se
servir, pour assurer sa politique d'abandon !
À New‑York, cette escapade intempestive du Général provoque une vive réaction,
et la délégation du FLN aux Nations‑Unies, d'abord surprise par cette explosion
populaire qu'elle n'attendait ni n'osait espérer, tire parti de l'émeute, des
drapeaux verts et surtout de la répression.
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Eisenhower, Kroutchev, Nehru, Nasser
et quelques autres font preuve de sympathie à l'égard du FLN, et du GPRA et
critiquent sévèrement la politique et les méthodes brutales du général De
Gaulle !
À
Paris, parlementaires et partis donnent des signes d'impatiences et ne cachent
plus leur inquiétude, vis‑à‑vis des risques grandissants de guerre civile.
Les marchands de tapis
« À
ce jeu », on ne reprochera pas au général De Gaulle de trouver ses
maîtres ! Il ose pourtant cette comparaison à propos de l'Algérie province
française :
«
Les insurgés voudraient être reconnus d'avance, comme étant l'Algérie! Ils
voudraient faire valoir les tapis qu'ils voudraient nous vendre"! Ce n'est pas
possible. Je ne I'accepterai jamais.
Pensez, on a jeté des grenades sur Les marchés arabes ou kabyles, on a tiré sur
les femmes et les enfants à la baignade, sur les plages. On a exécuté des
troupiers ! »
De
Gaulle fait allusion au mitraillage (7 morts) de la plage de Chenoua à soixante
kilomètres d'Alger, près de Tipasa, qui inspira Noces de Camus... et les «
troupiers », terme quelque peu péjoratif qu'il affectionne : il s'agit de deux
jeunes soldats du Contingent, Castera et Legal, prisonniers depuis
plusieurs mois du FLN en Tunisie qui furent exécutés le 5 septembre 1960, au
prétexte, évidemment faux, de pillage et de viol !
De Gaulle s'acharne
Peut‑on être plus méchant et plus injuste. Selon Alain Peyrefitte, il
déclarera :
‑
Si je n'avais pas été là, la Majorité ( de 1958 ) aurait voté l'Intégration
d'enthousiasme Pourquoi pas ! Celle‑ci valait mieux que le « chaos » qu'il
provoque! Et voilà, contre toute réalité, qu'il croit avoir été le centre du
sursaut national algérois du 13 mai 1958.
‑
Ce n'est pas Lagaillarde qui a provoqué la fraternisation.
Elle n'a commencé au Forum, que le 15 mai, à partir de « Vive De Gaulle !
»
……
C'est bien lui qui refuse l'Intégration et surtout qui va malmener et détruire
la
« fraternisation » dont il reconnaît qu'elle existait puisqu'il l'aurait
personnellement provoquée.
Cette fois, il a des propos racistes et méprisants.
Les Musulmans, vous êtes allés les voir ? Vous les avez regardés avec leur
turban et leur djellaba ? Ceux qui prônent l'intégration ont des cervelles de
colibris !
Il
se déchaîne à nouveau contre les Pieds noirs.
Vous croyez qu'entre eux et les Arabes, il y aura intégration ?
Qu'ils ont le sentiment d'une patrie commune ? Qu'ils sont capables de surmonter
les divisions de race, de classe, de religion ? « Vous croyez qu'ils ont la
Volonté de vivre ensemble ?
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La
patrie commune se retrouvait au travers de l'Algérie française, les divisions
n'existaient pas, la tolérance était largement partagée. La vie en commun était
une réalité, qui ne s'expliquait pas, mais se vérifiait au quotidien.
Tout
cela devait être confirmé par la mission confiée à De Gaulle le 13 mai
1958, et qu'il était seul en train de refuser et de saboter...
Sur
sa lancée, il va conclure sur une affirmation infondée mais volontairement
péjorative :
‑
Dites bien que les éléments venus d'Algérie, ont pris l'habitude de ramasser de
l'argent. !
Là,
comme ailleurs, l'argent se gagnait, mais ne se ramassait pas. Ces propos,
souvent incohérents, sont d'une surprenante agressivité. À quoi correspondait
cet acharnement, au moment où justement les Pieds noirs avait besoin de quelques
encouragements ?
Il
dira aussi :
«
Tous étaient pour Le «Oui», sauf les pleurnichards de l'Algérie française ! »
(au Référendum de 1962).
«Je viens de déclarer la guerre aux Partis. Ils sont irrécupérables. Mais les
chefs de Partis peuvent être récupérés, il suffit de leur offrir un portefeuille
!»
Il
n'arrête pas pour autant ses sarcasmes :
«
Les Pieds noirs d'Alger aimaient bien les Arabes» quand ils ciraient leurs
chaussures »
faisant allusion aux sympathiques gamins rieurs et espiègles, ces petits «
yaouleds » qui faisaient partie du folklore algérois comme les « poulbots
» appartenaient au paysage familier de Montmartre.
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Les
utopies du Général
Edjelé,
ce bavard impénitent a déclaré en 1957 :
‑
La France a tout le temps de régler le problème de l'Algérie. Elle n'est pas
prise à la gorge, encore faudrait‑il un Pouvoir qui sache ce qu'il veut.
Disposant de pouvoirs absolus depuis trois ans, il vaticine, indécis, d'une
utopie ou d'un pari à l'autre ; il se plaint, le 11 avril 1961, de
«
n'être pas revenu à temps pour prévenir l'insurrection algérienne ».
Omettant de dire, ce que presque tous les historiens confirment, que la dite
insurrection a commencé en « mai 1945 » alors qu'il assurait déjà les pleins
Pouvoirs dans l'Empire français et tout particulièrement en Algérie où il avait
nommé le général Catroux gouverneur.
Dès
lors qu'il se voit confronté au règlement de cette rébellion, qui depuis
plusieurs années hantait les différents gouvernements de cette IVème
République qu'il s'activait à démolir, Charles De Gaulle ‑hormis ses
déclarations solennelles, réitérées et de plus en plus contradictoires sur
l'avenir des départements algériens et sahariens‑ ne va pas briller par une
originalité que 12 ans de réflexions à Colombey n'ont pas affinée!
D'abord Premier ministre, en juin 1958, il va recevoir à Matignon, dans le plus
grand secret (pourquoi ?) Abderhamane Farès, personnage officiel et
président, puis vice‑président de cette Assemblée algérienne, que De Gaulle
lui‑même, chef du gouvernement provisoire, avait créée en 1944.
Le
notaire algérois ‑docteur en droit et juriste avisé ‑dont nul n'ignore alors
que, menacé lui et sa famille par le FLN, il va rejoindre le GPRA, tout en
feignant de conseiller le Général (dans un sens favorable à ses amis
nationalistes)‑ note l'incompétence, mais aussi les hésitations de son illustre
interlocuteur. Bien renseigné, Farès n'ignore rien des pressions exercées
sur le Président du Conseil, par les plus influents de ses Ministres, partisans
de l'Indépendance de l'Algérie.
Il
s'agit bien entendu de M. Couve de Murville, qui, avide de jouer
désormais dans la seule Cour des Grands, fait valoir que « le Maroc et la
Tunisie, étant indépendants, l'Algérie qui a les mêmes djebels, les mêmes crève
la faim" et la même « intelligentsia » formée à notre école et qui nous déteste
(sic) doit accéder à la pleine souveraineté ».
Quant au « barde » du général, André Malraux, il estime que ce dernier
doit avoir les mains libres « pour engager la grande "politique planétaire''
entre Les deux Blocs qu'il est seul à pouvoir mener et qui est seule digne de la
France ».
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L'Homme
du nouveau destin, enivré par de tels encouragements, qui sait que le temps lui
est compté, répète
«
que nul successeur ne saurait faire aboutir sa politique de grandeur »
et renchérit :
«
Tant que nous ne serons pas «délestés» de ce boulet qu'est l'Algérie, nous ne
ferons rien dans Le monde».
Et
d'abord avec l'Allemagne car, estime le Général,
«
il n'y a que moi qui puisse la relever de sa déchéance ! »
Ainsi, pour réhabiliter le pays qui a suivi « aveuglément » Hitler dans
toutes ses entreprises et qui doit payer sa dette à l'Humanité, Charles De
Gaulle se trouve des raisons « honorables » pour abandonner les départements
français d'Algérie‑Sahara qui s'étaient montrés si fidèles, en cette
circonstance, prétendant en outre et sans vergogne
«
qu'il vaut mieux quitter ceux‑ci la tête haute».
D'ailleurs :
«
Qu est‑ce pour la France de recueillir 100 ou 200 000 rapatriés, ce n'est qu'une
goutte d'eau ».
Il
donne bien entendu une justification morale à cette «formalité», sorte de
punition « rédemptrice », puisque « sur ce million de Français, il y a 100 000
colons qui profitent du régime colonial ! Quant aux 900000 autres (on ne parle
pas des Français musulmans), ils s'adapteront à l'indépendance, puisque
l'Algérie nouvelle, aura besoin deux ! »
En
passant, il lance pourtant:
‑
Les Pieds‑noirs ne veulent pas jouer le jeu de l'indépendance, alors qu'une fois
la paix revenue, ils peuvent y prendre une place essentielle.
C'est reconnaître, implicitement, que l'Algérie ancienne, comme la nouvelle,
doit ou devra « l'essentiel de son dynamisme » à ceux que, pour l'heure, le chef
du gouvernement s'emploie à « diaboliser »
Les
contradictions s'accumulent dans l'esprit du Général, au point que , Alain
Peyrefitte croit devoir marquer sons scepticisme, ce qui lui vaut d'être
promptement rabroué :
-
Allons Peyrefitte, vous exagérez les choses... Nous n'allons pas suspendre notre
« destin » aux humeurs des Pieds noirs. Il faut « dégager » au plus vite... Ce
serait tant mieux pour nous. En tout cas, tant pis pour eux!
Toujours intolérant, il raille le « courage » des Pieds‑noirs qui, jamais dans
l'Histoire vécue auprès de la France, ne fut mis en cause.
Vérités pour l’Histoire
Les Pieds‑noirs veulent que « notre armée » les défende. Mais n'ont jamais
éprouvé le besoin de se défendre eux‑même. Vous les voyez se porter à leurs
frontières pour prendre le relais de l'armée français ?
L'ancien chef de la France libre est frappé d'amnésie autant d'ingratitude.
Peut‑il effacer ce passé dont il fut l'unique bénéficiaire lorsque ces mêmes
Pieds noirs s'étaient portés en masse aux fronts de la France envahie, puis,
lorsque sur le sol libéré, la présence l'armée d'Afrique vainqueur et
disciplinée assurait et confortait le devoir du chef de la France libre,
confronté aux rivalités de fractions armées qui refusaient de reconnaître son
autorité pour « régner » d'importantes régions de France? Éternel diviseur,
De Gaulle même ces mots déplacés :
«Notre armée qui les défend ».
N'est‑elle pas l'armée de la Nation dans laquelle servent aussi à portion et
indifféremment, comme ils le firent en de nombreuses constances, tous les
citoyens, Pieds‑noirs et Français musulmans?
Décidément, la Méditerranée passée, personne ne trouve grâce à eux y compris les
« Unités territoriales
(1)»
qui,
si elles ne sont pas frontières, assurent néanmoins des tâches ingrates de
surveillance patrouilles, soulagent d'autant les « troupiers » et leur apportent
aide précieuse d'une connaissance parfaite des lieux et des population
(1)
Les
unités territoriales,
dont De Gaulle dit « qu'elles font plus de mal que de bien et qu'il
fallut dissoudre », sont constituées de réservistes « requis » six jours par
mois.
Quant à la population pied noire qui restât à son poste, elle a rempli tout
simplement son devoir courageusement et en dépit du terrorisme, en assumant
toutes ses tâches dans la vie économique du pays et en assurant en tous lieux la
Présence française.
La partition de l'Algérie ?
http://www.algerie-francaise.orgrepublique-dalgerie.shtml
http://www.algerie-francaise.orgrepublique-2.shtml
De
Gaulle, s'il est à court de solution, multiplie à dessein les leurres qui lui
permettent de dévoiler les obstacles qui contre‑carrent sa volonté. Inventeur en
1940 du célèbre «réduit Breton», il lance maintenant une formule tout aussi
farfelue, irréaliste et irréalisable « La partition de l'Algérie ».
En
effet, le 10 décembre 1961, il assure (sans rire) « Nous saurons regrouper ceux
des Européens (aucune mention des Musulmans) qui ne rentreraient pas en
métropole ! Nous les regrouperons dans des régions déterminées
nous
les protègerons et nous laisserons le reste du territoire algériens à son sort
! Puis nous verrons venir ! »
Partie 3
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