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PARTIE  - 1 -

Du général Challe, dans son livre : " Notre Révolte "


P.114 - 116
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Lorsque le 30 août le chef de l'Etat, au cours d'un de ses voyages, vient à nous, je suis en mesure de faire état de résultats substantiels ; je brosse le tableau de la situation militaire, en bonne voie d'amélioration ; de Gaulle l'a d'ailleurs constaté.
Sous une immense tente où sont déployés les cartes des opérations, devant une centaine d'officiers de tout grade, il me répond en ces termes :
" Ce que j'ai entendu et vu au cours de cette inspection me donne pleine satisfaction. Je tiens à vous le dire.
Mais le problème n'est pas réglé.
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" Je salue ici ceux qui sont morts et qui mourront encore au champ d'honneur dans ce pays pour la France.
Vous n'existez que par elle, à cause d'elle, pour elle et à son service.
C'est votre raison d'être.
Vous devez être cohérents, agissant et disciplinés.
Chacun a des responsabilités à son échelon.
Celui que je suis, à mon échelon, doit être obéi pour que la France vive. Je suis sur que c'est ce que vous faites et je vous en remercie, Messieurs.
Vive la France ".
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Approbation des paroles du chef de l'Etats, telle est la réaction générale. 
Cependant les plus avisés, les plus perspicaces, se sont interrogés sur le sens de la conclusion du discours.
De Gaulle, sur un ton particulièrement insistant et solennel (" ecoutez-moi bien ") a mis l'accent sur le devoir d'obéissance à son égard : (" celui que je suis doit être obéi pour que la France vive ")
Qu'est-ce à dire ?
Cela paraît dans la conjoncture du moment tellement évident qu'il semble curieux qu'il est tenu à le rappeler. Aurait-il dans la tête des idées que l'armée aurait du mal à partager ?
On dit que la conclusion d'un auditeur aurait été : " En somme, il nous a recommandé de ne pas, quoi qu'il arrive, lui faire ce que le lui- même a fait à Pétain. "
Quoi qu'il en soit l'effet produit est généralement bon.
Le doute est cependant entré dans quelques esprits.
Il s'élargira peu après, lorsque le 16 septembre, le président de la République précise sa pensée dans son fameux discours sur l'autodétermination.
Les remous provoqués dans tout le territoire par cette nouvelle définition de la politique française agitent surtout les milieux civils, particulièrement ceux des villes ; ils ont aussi des répercutions sur l'armée qui est trop imbriquée dans l'administration du pays - beaucoup de généraux et de colonels exercent les fonctions de préfets et de sous-préfets - pour ne pas percevoir les réactions hostiles des milieux européens.
Ces réactions inquiètent les officiers d'autant plus qu'ils perçoivent une hésitation dans le haut commandement ; Alger reste silencieuse.
En effet je n'en sais pas plus qu'un autre et je ne veux pas lancer une directive, dont je sens la nécessité, avant de m'être assuré de l'interprétation à donner au discours.
J'attends plus d'un mois.
Fin octobre Delouvrier, que j'ai harcelé, revient de Paris en me disant : " J'ai fini par tirer un avis de Debré : nous pouvons dire tous deux que le gouvernement veut que l'Algérie reste française et que c'est pour cela que l'armée se bat. "
Je vais alors à Oran, à Constantine et je rentre à Alger pour expliquer aux officiers le sens de notre combat, par l'exposé qui suit : 
(Suit l'exposé du Général Challe - P.119 à 125)
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---- Un extrait de la P.124 -
" Mais une autre chose nous gêne beaucoup plus - et j'y reviendrai assez longuement tout à l'heure : c'est l'audience du G.P.R.A. dans le monde. Il faut bien avouer que le G.P.R.A. a beaucoup mieux manœuvré que nous. Il a envoyé par le monde un certain nombre d'émissaires intelligents et nous ne sommes à égalité d'audience ni en Scandinavie, ni en Allemagne, ni en Amérique du Sud, ni au Canada, ni aux Etats Unis.
Leur propagande est meilleure que la notre. J'espère que nous arriverons à les dominer sur ce plan-là. Je l'ai dit à maintes reprises au président de la République et au chef du gouvernent, et l'état-major de la Défense nationale est en train de travailler dans ce sens. J'ai peur malgré tout que notre propagande ne s'améliore pas très vite, parce que dans le domaine de la propagande, comme toute bonne démocratie, nous revenons d'assez loin. Tout de même un effort est entrepris et il n'est pas nul.
Actuellement, après le discours du général de Gaulle, le G.P.R.A. est plus ou moins dissocié en différentes tendances : celles des irréductibles, des " politiques ", etc.et son audience dans le monde s'en trouve diminuée.
Mais il est certain que même s'il accepte un cessez-le-feu, il n'abandonnera pas pour autant la partie. Je suis persuadé que les rebelles monteront une organisation clandestine à l'extérieur et à l'intérieur de l'Algérie de façon à essayer de vaincre par ce truchement, en obtenant par le moyen de leurs réseaux ce qu'ils n'auront pas pu obtenir par les armes. Là encore, il faudra que nous soyons vigilants et que nous montions une parade.
Voilà à peu près la situation générale que je vous ai exposée en bloc à l'intérieur et à l'extérieur. Je vais vous dire maintenant ce que je désire que nous continuions à faire tous ensemble et notamment sur le plan de la tactique à l'intérieur. "
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P.130 - Les Musulmans, qui sont nos partisans, que nous contrôlons, ne sont pas majeurs parce que, avec la meilleure volonté du monde, nous les avons tenus et nous les tenons encore en tutelle ; ce n'était d'ailleurs pas une erreur et ce n'est pas encore une erreur partout. Mais cela pourrait devenir une erreur grave, parce qu'on n'oppose pas une majorité en tutelle à une minorité qui s'est libérée les armes à la main sans que la seconde gagne forcement, même si son appareil militaire est déficient. Si nous fabriquons des héros de la résistance, une bonne partie du monde musulman sera avec eux : sinon attention au retour des rebelles dans leur douar. C'est à nous de faire que la population musulmane soit engagée, et engagée non pas des prises de position individuelles mais COLLECTIVES : nous avons en effet des maintenant beaucoup de Musulmans dans nos forces armées, mais ils représentent là des prises de position individuelles. Ce que je veux ce sont des prises de positions collectives ; je crois que c'est la condition pour gagner la paix. Sinon quelle que soit la pression militaire que nous exercerons même pendant dix ans, la paix sera perdue pour nous et le parti de la France ".

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P.149 - Car si l'on peut admettre qu'un gouvernement et un chef d'Etat aient des secrets pour les subordonnés, fussent-ils commandants en chef sur un théâtre d'opérations, il est impensable qu'un chef d'Etat et un gouvernement puissent tromper systématiquement ce commandant en chef sur les buts de guerre alors que ces buts de guerre conditionnent étroitement la conduite des opérations. 

Dans mon cas ou bien en m'ordonnant de lutter pour l'Algérie Française, le gouvernement ne me trompait pas et je devais donc exécuter par tous les moyens normaux et légaux appropriés, ou bien il me trompait et alors, tout cela devenait une histoire de fous. Or, avant de prononcer son discours du 16 septembre sur l'autodétermination, de Gaule était venu tâter le pouls de l'armée en Algérie. Je l'avais accompagne pendant plusieurs jours. Il m'avait complimenté sur la manière dont je menais la guerre. Nous avions discuté en tête à tête au PC Artois d'où je menais l'opération " Jumelles ", et a maintes reprises au cours du voyage. Il m'avait à quelques mots près récité son discours à venir et nous avions parlé des trois options. 

Comme je lui demandais de se prononcer pour la seule option Française, il m'avait répondu ne pouvoir, en particulier devant l'opinion internationale, proposer un choix d'options et sans plus attendre fixer son choix sur une des options. C'était logique et je faisais donc la seule demande à faire à mon échelon : " Mais moi, que vais-je dire à l'armée ? je ne peux demander aux officiers et soldats de se faire tuer pour la sécession que d'ailleurs vous condamnez. Je ne peux guère leur parler d'association car ils savent aussi bien que vous et moi qu'en période de crise aiguë on ne peux prôner un relâchement des liens sans courir à la catastrophe . Alors puis-je dire que l'armée se bat pour la francisation ou au minimum pour l'Algérie française ? ".
De Gaule noya sa réponse dans un flot d'explications, procédé habituel et je reposais ma question à plusieurs reprises en demandant instamment des directives.
Jusqu'à la fin d'Octobre 1959, lorsque Paul Delouvrier rentrant de Paris me dit : " Vous pouvez dire que l'armée se bat pour que l'Algérie reste française. C'est Michel Debré qui m'a prié de vous dire cela et il confirmera par écrit. " . 
Et le Délègué Général lors d'une tournée qu'il fit dans le bled développa se terme .

Lorsque mon instruction sur la pacification parut le 10 décembre 1959, elle se referait à cette thèse et j'employais le terme " Algérie française " plusieurs fois.

J'en envoyai plusieurs exemplaires au Chef d'Etat major général, le général Ely, au Ministre des Armées Guillaumat, au Premier ministre, au Général de Gaule.

Jamais personne ne me dit que j'avais commis là une faute ou une erreur , que je m'étais rendu coupable de déviationnisme comme disent les communistes dès qu'on ne récite plus mot à mot le catéchisme provisoire du dictateur en place. Et cette instruction était distribuée jusqu'à l'échelon bataillon et encore en vigueur début 1961.

Lorsque pendant la semaine des Barricades, le 29 Janvier 1960, de Gaulle prononça le discours bien connu, il demanda si il était pensable que lui , de Gaulle , puisse ne pas souhaiter " la solution la plus française ". Apres coup, on peut revenir sur le fait que " souhaiter ", ne veux pas dire " croire possible ". Mais cela est du domaine de la restriction mentale et quand on s'arrange pour que des millions d'auditeurs pensent que " souhaiter " veut dire " faire tous ses efforts pour " il ne faut pas s'étonner que les braves gens se révoltent quand ils voient qu'on les a trompés.


Or nous savons maintenant que de Gaulle ne souhaitait pas , que de Gaulle faisait et allait faire tous ces effort pour arriver à la solution opposée. 
Et on envoyait les garçons se faire tuer pour un mensonge.
Et on engageait à nos cotés des centaines de milliers de musulmans sachant parfaitement qu'ils paieraient de leur vie leur confiance dans la France dans la parole de la France.

Tout cela s'es éclairé à la lumière des discours suivants du général de Gaulle et des actions qui se sont ensuite déroulées (Si Salah - Tricot). 

Si moi-même je n'étais pas encore pleinement conscient de cette duperie , j'étais rendu méfiant par les silences, les réponses légèrement évasives, les prises de position toujours tardives, les sondages prudents dont j'étais l'objet soit par de Gaulle soit par Debré et par les mines d'homme malheureux et les " yeux au ciel " de ce dernier. C 'est pourquoi, m'étant cependant confié à Paul Delouvrier et lui ayant exposè le mécanisme de l'action que je comptais mener et dont j'ai donné le principe, je ne parlais que peux de tout cela et expliquais à mes subordonnés le détail des affaires sans en faire la synthèse. Seuls quatre ou cinq officiers de mon Etat-major étaient au courant de l'ensemble.


Pendant ce temps, les Européens d'Algérie s'agitaient et cherchaient des assurances sur leur avenir en Algérie.(1)

(1)-
Ce n'est pas tant d'avoir abandonné des territoires qui fait la culpabilité de la France que d'avoir abandonné des hommes qui avaient notre parole et des principes qui sont le fondement de notre civilisation . Et nous n'étions pas vaincus comme en 1763. Si de Gaulle réussissait à devenir un Super-Tito, à être à la tête de la cours des Miracles, à faire du Tiers Monde une troisième force, ce qui est d'ailleurs impossible parce que le pôle d'attraction est trop faible, il n'en serait que plus coupable.

Vint ensuite l'affaire Kemski, un journaliste Allemand qui recherchait un entretien avec le général Challe puis le général Massu...

Suite partie - 2 -


 
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